Page 26 - Merveilles Industrie Tome 4
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20                     MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                 vants les conditions que doivent remplir,    On voit sur la figure 14 et 15 la disposi­
                 pour la mouture des grains, des meules bien  tion de l’appareil broyeur.
                 rhabillées.                                  Les sillons de chaque meule sont généra­
                                                            lement disposés comme le montre la figure,
                   « Pour disposer les meules à moudre parfaitement   c’est-à-dire de telle sorte que les deux meu­
                 bien, leurs faces doivent être mises dans un état   les en se croisant coupent le blé comme fe­
                 tel que le grain soit d’abord coupé en plusieurs
                 morceaux ; qu’il passe ensuite entre elles sans   rait une paire de ciseaux.
                 qu’aucun de ces fragments ne puisse s’échapper   D est Vanille, ou fer de meule, dont nous
                 que moulu au degré de finesse convenable, et   avons déjà parlé. C’est un arbre de fonte
                 qu’elles détachent entièrement la farine du son ou
                 écorce. Le meilleur moyen que j’aie trouvé jusqu’à
                 présent pour produire ces effets est, lorsque les
                 meules ont été dressées au marteau, sur les indi­
                 cations de la règle, de moudre quelques quarts
                 (ou litres) de sable fin ou anguleux ; cela dis­
                 pose si bien les faces de ces meules l’une par
                 rapport à l’autre, que la farine ne saurait passer
                 sans être bien moulue; c’est aussi la meilleure
                 manière d’aiguiser les bords des petits pores situés
                 à la surface de la pierre. Au lieu de sable on peut
                 employer de l’eau ; les meules s’aiguisent alors
                 l'une l’autre, et sont également mises en état de
                 détacher la farine du son, sans qu’il soit nécessaire
                 d’exercer trop de pression. Mais comme le grain
                 moulu n’irait pas assez vite du centre au bord
                 sans être aidé, il faut pratiquer dans leurs faces un
                 nombre de sillons qui en facilitent la sortie. Ces
                 sillons doivent avoir une forme telle que le grain
                 ne les parcoure pas trop vite et sans passer sur les
                 parties planes ou portantes des meules, afin qu’il n’en
                 sorte pas sans être bien moulu. Ils doivent aussi
                 avoir une profondeur suffisante pour admettre, entre
                 les meules, asseï d’air pour enlever la chaleur que dé­
                 veloppe le frottement du moulage. Mais si ces sillons
                 avaient une grande excentricité, il faudrait leur don­
                 ner peu de profondeur, afin que le grain ne pût
                 pas s’en échapper imparfaitement moulu. Le bord
                 postérieur des sillons, qui est en même temps le
                 bord antérieur des parties planes de la meule, doit
                 être tranchant, afin de couper le grain.... Le sillon
                 doit être profond vers le centre des meules, afin de   Fig. 14 et 15. — Meule à moudre le blé (coupe verticale et
                 pouvoir admettre le blé concassé et l’air qui doit le     transversale).
                 rafraîchir. »
                                                            qui supporte la meule courante et l’en­
                   Si l’on se reporte à la figure 13 (page 17)  traîne dans un rapide mouvement de rota­
                 qui représente le moulin à eau appliqué à  tion , C’est une pièce de fer par l’inter­
                 la mouture des grains, on y verra le tuyau H,   médiaire de laquelle la meule courante est
                 qui sert à conduire le grain écrasé dans le  réunie avec le gros fer D qui traverse une
                 blutoir G, et l’on reconnaîtra que le mou­  enveloppe en fonte.
                 vement de ce blutoir est déterminé, au       On voit, sur la figure 14, les sillons taillés
                 moyen d’une roue à encoches K, par la ro­  au marteau dans la pierre, sillons qui ont
                 tation de la même roue hydraulique qui fait  pour objet de transformer les deux surfaces
                 tourner les meules.                        en deux espèces de couteaux tranchants,
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