Page 24 - Merveilles Industrie Tome 4
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18                    MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                   sorte, l’amande du froment. Cette partie in­  nètrent par le sillon jusque dans la masse
                   terne peut elle-même se subdiviser en trois  farineuse du périsperme et qui restent avec
                   régions.                                  la farine d’où on ne peut les chasser qu’en
                     La première, en contact direct avec la  vannant, en sassant les gruaux d’une façon
                   membrane embryonnaire, s’appelle péri­    spéciale et en blutant la farine.
                   sperme. Elle fournit les gruaux les plus durs
                   et les plus riches en matières nutritives.   Nous connaissons maintenant les diverses
                   Elle en donne 8 pour 100.                 couches qui, de la périphérie au centre, con­
                     Le périsperme enveloppe une partie moins  stituent le grain de blé. Il nous sera donc
                   dure (B) fournissant des gruaux blancs dans   facile de nous rendre compte des divers pro­
                   la proportion de 20 pour 100. Ces gruaux  cédés qui sont mis en œuvre pour en ex­
                   remoulus et réunis à la fleur, c’est-à-dire à  traire la partie nutritive.
                   la farine centrale, donnent la farine à 70   Nous allons décrire la mouture du fro­
                  pour 100 ou à pain blanc ordinaire.        ment, les opérations qui la précèdent et la
                     Enfin la partie centrale donne, par les  succession des divers organes dans lesquels
                  procédés de mouture usités près de Paris, 50  on fait passer tour à tour le grain et les
                  de fleur de farine pour 100. C’est la partie  produits de la mouture pour séparer du
                  la plus blanche, mais la moins nutritive.  son les gruaux et la farine.
                     Le tableau suivant exprime le rendement   On donne aux divers procédés de mou­
                  en pains ronds de 2 kilogrammes de la fa­  ture des noms particuliers, suivant que, par
                  rine des différentes parties du blé.       un écartement plus ou moins grand des
                                                             meules, par la nature de leurs surfaces
                   100 parties de fleurs de farine donnent
                    en pains ronds de 2 kilogrammes..  128 parties  plus ou moins larges, plus ou moins éveil­
                  100 parties de fleur de farine du pé­      lées, et par une répétition plus ou moins
                    risperme.........................   149  fréquente des opérations de mouture, on
                  100 parties de fleur de farine de la       veut obtenir des gruaux plus ou moins vo­
                    partie intermédiaire................................. 136
                                                             lumineux ou des farines plus ou moins fines.
                    La farine ne peut fournir les divers       Nous commencerons par décrire les pe­
                  gruaux dont nous venons de parler, qu’à la  tits moulins, ceux qui se trouvent dans les
                  condition d’opérer sur des blés demi-durs.   établissements ordinaires. Nous parlerons
                  Les blés tendres et les blés durs ne permet­  ensuite de ceux qui, appartenant à d’impor­
                  tent pas cette séparation.                 tantes compagnies, sont pourvus des appa­
                    Les diverses couches qui composent la  reils les plus puissants et les plus perfec­
                  masse farineuse du grain de blé, sont main­  tionnés.
                  tenues, comme dans un triple sac formé
                  par la main de la nature, dans quatre tégu­  Avant de nettoyer les blés, il est néces­
                  ments, FGHI. Celui qui se trouve au-des­   saire de les laver, lorsque les grains ont été
                  sus du péricarpe s’appelle testa (F). Il pré­  profondément attaqués, soit par les moisis­
                  sente une couleur jaune, plus ou moins  sures de la rouille, du charbon, de la carie,
                  orangée suivant la variété du blé.         de l’ergot, soit par des insectes, tels que le
                    L'endocarpe (G), Yépicarpe (Tl) et le péri­  charançon ou l’alucite. Mais le lavage est
                  carpe ou cuticule (I), forment les trois cen­  une opération dispendieuse, à cause des ma­
                  tièmes du poids du grain. Le décorticage  nipulations qu’entraîne ensuite la nécessité
                  les enlève facilement au grain de blé, sauf  de dessécher les blés lavés, soit que cette
                  toutefois les pellicules du péricarpe qui pé­  dessiccation s’effectue au soleil, comme dans
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