Page 25 - Merveilles Industrie Tome 4
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LE PAIN ET LES FARINES.                                19

         le Midi, soit qu’elle se fasse dans des étuves,   et de sa régularité pendant la plus grande
         comme dans le Nord.                       partie de l’année.
           Parmi les instruments employés au net­    Mais une chute d’eau est sujette à varier
         toyage des grains nous citerons le cylindre-  selon les saisons, et elle ne fournit pas tou­
        cribleur et le tarare.                    jours toute la force que l’on désire. C’est en
           Le cylindre-cribleur est formé d’une série   raison de cette particularité que la machine
         de récipients composés de toiles métalliques  à vapeur est souvent employée pour moudre
         de plus en plus claires, et disposées de haut  les grains.
        en bas dans un bâti cylindrique. Au-dessous   Cependant, quelle que soit l’espèce de
         de chaque récipient se trouve une case dans  force motrice dont on dispose, vent, chute
         laquelle viennent s’accumuler, suivant la  d’eau ou vapeur, le mécanisme du moulin à
         finesse de la toile, les poussières, les menues  blé est toujours le même. Nous le décrirons
        graines, non moulues, le blé, enfin les débris  donc en faisant abstraction du genre de
        de paille, les enveloppes, les épis vides, etc.  moteur qui sert à le mettre en action.
          On se sert aussi de cylindres-cribleurs mu­  Nous représentons dans la figure 13
        nis de brosses tournant avec l’axe, de ma­  (page 17) les éléments mécaniques d’un
        nière à presser les grains contre les toiles  moulin à blé.
        métalliques et à débarrasser ces grains des   Le blé est d’abord jeté dans une trémie
        matières étrangères qui s’y trouvent mélan­  de bois, F, formée de deux parois inclinées,
        gées.                                     et d’une petite caisse plate, 1, suspendue en
          Le tarare est formé de plusieurs palettes  l’air au moyen de deux rouleaux, et animée
        montées sur un même axe, lequel est animé  d’un léger mouvement, qui permet de régler
        d'un mouvement de rotation rapide, de ma­  l’écoulement du grain. De là, il tombe dans
         nière à insuffler un violent courant d’air  l’ouverture de la meule supérieure, d’où il
        dans une boîte où le grain à nettoyer est  se répand dans l’intervalle qui sépare les deux
        déversé par une trémie. Le courant d’air  meules supérieure, D, et inférieure, E. La
        enlève les corps étrangers, plus légers que  première est mobile, c’est la meule tournante,
        le grain, et les chasse dans un conduit, qui  l’autre est fixe, c’est la metde dormante.
        les rejette au dehors. Le grain, par son    Les pierres les plus généralement em­
        poids, résiste au courant d’air et arrive seul  ployées à la confection des meules à blé,
        aux meules.                               sont celles des environs de Paris et de la
          Les deux appareils précédents sont sou­  Ferté-sous-Jouarre.
        vent réunis.                                Le meulier qui confectionne les meules
                                                  les dégrossit. Le meunier n’a plus qu’à en
          Arrivons maintenant au moulin à blé et  dégauchir la surface utile.
        à son mécanisme.                            Il faut d’abord vérifier si elle est suffi­
           Un moulin à blé peut être mû par le  samment plane pour y engraver Vanille,
        vent, par une chute d’eau ou par la vapeur.   c’est-à-dire pour fixer dans la meule cou­
        Les moulins à vent sont aujourd’hui singu­  rante, ou meule supérieure, le gros fer,
        lièrement délaissés, en raison de l’insuffi­  nommé anille, qui traverse la meule dor­
        sance et de l’inconstance de la force mo­  mante.
        trice du vent, qui fait souvent défaut au   Le mécanicien américain, Olivier Evans,
        moment où le travail est le plus urgent. Les  qui a apporté de nombreux perfectionne­
        moulins à eau sont d’un grand usage, en   ments à la mouture des grains et aux mi­
         raison de l’économie de cette force naturelle   noteries, a formulé dans les termes sui­

                                                                            «
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