Page 214 - Merveilles Industrie Tome 4
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                                             Fig. 150. — Labrebis du Larzac.


                aqueuse des aliments et l’humidité de l’air.   d’agneau. Les bouchers la préparent en in­
                On va quelquefois jusqu’à l’éballition, mais  troduisant dans l’intérieur de cet estomac
                on ne dépasse jamais cette température. Le  une pincée de sel, et faisant sécher cet or­
                degré auquel on doit chauffer est difficile à  gane. On fait infuser une caillette entière
                déterminer. L’expérience seule peut servir  pendant quatre ou cinq jours, dans un litre
                de guide.                                  d’eau ou de petit-lait.
                  Le lait chauffé est réparti dans des plats   On prépare, par le même procédé, de la
                profonds à ouverture évasée, pour laisser  présure pour quinze jours, d’ordinaire ; mais
                monter la crème, dont une partie est enle­  avec les chaleurs on est obligé de la renou­
                vée, pour faire du beurre. Cet écrémage est  veler plus souvent.
                nécessaire pour que la pâte du fromage con­  Il ne faut qu'une cuillerée de présure pour
                serve sa blancheur et ne se durcisse- pas ;   faire coaguler 50 kilogrammes de lait.
                mais s’il était poussé trop loin, on n’obtien­  Lorsque le caillé est formé, on le rompt,
                drait qu’une pâte sèche, friable et sans sa­  en l’agitant en tous sens avec une écumoire ;
                 veur.                                     il sort une certaine quantité de petit-lait,
                  Après la traite du matin, on en mêle le  qu’on enlève avec une bassine. On presse
                lait avec celui du soir ; on remet ce dernier  ensuite la masse avec une passoire profonde
                dans un chaudron et on chauffe légèrement,   ou un moule à fromage, l’une et l’autre per­
                pour équilibrer la température avec celle du  cés de trous par lesquels pénètre le petit-
                lait qu’on vient de traire. On agite quelques  lait. On continue à enlever le petit-lait à
                instants avec une baguette, pour bien opérer  mesure qu’il monte, jusqu’à ce que la pres­
                le mélange, après quoi on met la présure et  sion n’en fasse plus sortir.
                on laisse reposer.                           Lorsqu’il ne sort plus de petit-lait, on
                   On fait la présure avec la caillette (c’est-  place le caillé dans les moules, et c’est alors
                à-dire le quatrième estomac) de chevreau ou  que l’on introduit dans la masse la matière
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