Page 214 - Merveilles Industrie Tome 4
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208 MERVEILLES DE L'INDUSTRIE.
Fig. 150. — Labrebis du Larzac.
aqueuse des aliments et l’humidité de l’air. d’agneau. Les bouchers la préparent en in
On va quelquefois jusqu’à l’éballition, mais troduisant dans l’intérieur de cet estomac
on ne dépasse jamais cette température. Le une pincée de sel, et faisant sécher cet or
degré auquel on doit chauffer est difficile à gane. On fait infuser une caillette entière
déterminer. L’expérience seule peut servir pendant quatre ou cinq jours, dans un litre
de guide. d’eau ou de petit-lait.
Le lait chauffé est réparti dans des plats On prépare, par le même procédé, de la
profonds à ouverture évasée, pour laisser présure pour quinze jours, d’ordinaire ; mais
monter la crème, dont une partie est enle avec les chaleurs on est obligé de la renou
vée, pour faire du beurre. Cet écrémage est veler plus souvent.
nécessaire pour que la pâte du fromage con Il ne faut qu'une cuillerée de présure pour
serve sa blancheur et ne se durcisse- pas ; faire coaguler 50 kilogrammes de lait.
mais s’il était poussé trop loin, on n’obtien Lorsque le caillé est formé, on le rompt,
drait qu’une pâte sèche, friable et sans sa en l’agitant en tous sens avec une écumoire ;
veur. il sort une certaine quantité de petit-lait,
Après la traite du matin, on en mêle le qu’on enlève avec une bassine. On presse
lait avec celui du soir ; on remet ce dernier ensuite la masse avec une passoire profonde
dans un chaudron et on chauffe légèrement, ou un moule à fromage, l’une et l’autre per
pour équilibrer la température avec celle du cés de trous par lesquels pénètre le petit-
lait qu’on vient de traire. On agite quelques lait. On continue à enlever le petit-lait à
instants avec une baguette, pour bien opérer mesure qu’il monte, jusqu’à ce que la pres
le mélange, après quoi on met la présure et sion n’en fasse plus sortir.
on laisse reposer. Lorsqu’il ne sort plus de petit-lait, on
On fait la présure avec la caillette (c’est- place le caillé dans les moules, et c’est alors
à-dire le quatrième estomac) de chevreau ou que l’on introduit dans la masse la matière