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INDUSTRIE DE L’EAU.                                 93






























                           Fig. 55. — Appareil pour recueillir les gaz dissous dans l’eau.


        cette eau est fade et nauséabonde ; elle ne   aussi énergiques que ceux dont on fait usage
        plaît ni au palais ni aux organes digestifs ; i  dans l’Inde, c’est-à-dire du poivre et du
        elle n’apaise point la soif. Aussi, quand   bétel. Nous remplaçons ces excitants par des
        on l’a bue, ne laisse-t-elle pas, comme   boissons fraîches et glacées, qui rendent la
        l’eau fraîche, ce sentiment agréable, cette   vigueur à l’estomac et à tout l’organisme.
        action tonique et restauratrice, qui ra­    En résumé, une eau très-fraîche est pen­
        nime promptement les forces, et rend lè   dant l’été, dans nos climats, une des prin­
        corps apte à un nouvel exercice. Si l’on fait   cipales nécessités hygiéniques.
        usage, pendant les chaleurs, d’une eau qui   Le mieux serait de faire usage, en toute
        ne soit pas fraîche, on s’expose à de graves   saison, d’une eau de source ou de rivière,
        maladies. Comme elle ne désaltère pas, on   jouissant d’une température constante, dont
        est amené à en boire de grandes quantités, |  le maximum serait 4- 16° et le minimum
        ce qui donne lieu à des sueurs énervantes. | + 9°. Une eau à cette température est fraî­
          Un moyen assuré de prévenir le dévelop­  che en été et tempérée en hiver; elle ne
        pement des différentes maladies qui sévis­  force point l’estomac à subir de ces chan­
        sent sur les populations pendant les mois   gements brusques du passage d’une eau tiède
        chauds de l’année, serait de faire usage   à une eau glacée, et par suite, la digestion
        d’une eau très-fraîche. Une telle eau est   se faisant en toute saison d’une manière
        fortifiante par elle-même : un seul verre   uniforme, est régulière et facile.
        procure une fraîcheur générale. Pendant
        l’été, l’estomac s’affaiblit, par suite du fonc­  La légèreté des eaux potables tient à ce
        tionnement trop énergique de la peau. Dans   qu’elles renferment de l’air en dissolution.
        les pays chauds on évite cet inconvénient et !   Mais l’air ne participe pas par tous ses élé­
        l’on ranime les forces digestives par de forts   ments, aux bonnes qualités de l’eau : l’oxy­
        excitants ; mais dans nos climats on ne   gène et l’acide carbonique sont seuls utiles;
        pourrait faire usage sans danger d’excitants   l’azote paraît indifférent.
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