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INDUSTRIE DE L’EAU.                                89


           On peut réaliser l’expérience de la dé­  d’où dépend la rapidité du refroidissement ou du
                                                  retour à la température à laquelle l’oxygène et
         composition de l’eau par la chaleur seule,
                                                  l’hydrogène ne se combinent plus lorsqu’ils sont
         c’est-à-dire la dissociation de l’eau, sans faire   disséminés dans une grande masse d’acide carbo­
         usage de tubes poreux. Pour cela, on fait   nique. »
         passer un courant de gaz acide carbonique
         saturé de vapeur d’eau, à travers un tube
         de porcelaine rempli de fragments de por­
                                                              CHAPITRE IX
         celaine et placé dans un fourneau dont la
         combustion est activée par le vent d’un ven­  CLASSIFICATION DES EAUX TERRESTRES EN EAUX POTABLES,
         tilateur, et on le chauffe le plus fortement   eaux non potables, et eaux minérales, ou médici­
         qu’on le peut. On constate alors qu’une pe­  nales. — CARACTÈRES DES EAUX POTABLES. — IN­
                                                    FLUENCE DES DIFFÉRENTES SUBSTANCES QUI FONT
         tite quantité de vapeur d’eau s’est décom­  PARTIE DES EAUX POTABLES SUR LES PROPRIÉTÉS HYGIÉ­
         posée en ses éléments. En effet, si l’on reçoit   NIQUES DE CES EAUX.
         le gaz qui sort de l’appareil dans de longs
         tubes remplis d’une solution concentrée de   Nous venons d’étudier l’eau au point de
         potasse, on recueille, après deux heures d’ex­  vue physique et chimique, en la considé­
         périence, 23 à 30 centimètres cubes d’un
         mélange gazeux, composé d’oxygène, d’hy­
         drogène, d’oxyde de carbone et d’un peu
         d’azote.
           On peut donc, sans tube poreux, réaliser
         l’expérience de la dissociation de l’eau ;
         mais les quantités de gaz obtenues dans
         cette deuxième expérience, sont quatre fois
         moindres. Cela tient à ce qu’une proportion
         bien plus grande des gaz oxygène et hydro­
         gène, qui sont séparés l’un de l’autre par
         l’action d’un véritable filtre, le tube po­
         reux, se recombinent dans les espaces moins
         chauds de l’appareil.
           Mais pourquoi la totalité du mélange dé­
         tonant ne se transforme-t-elle pas en eau,
         pendant le refroidissement?

          « Cela tient, dit M. Ch. Deville, à deux causes. La
         première, toute physique, est aussi la cause d’un
         fait bien connu, l’incombustibilité d’un mélange
         explosible répandu dans une certaine quantité de
         gaz inerte (acide carbonique ou azote). Un pareil
         mélange, en effet, résiste à l’action de l’étincelle
         électrique, et ne s’enflamme pas au contact d’une
         bougie allumée. Cependant, il ne pourrait traverser   rant comme pure. Mais c’est là, pour ainsi
         lentement un tube rempli de fragments de porce­  dire, une abstraction, rendue nécessaire
         laine, et porté au rouge sombre, sans que les élé­  pour la clarté de l’exposition des faits. En
         ments qui peuvent s’unir entrent intégralement en   réalité, il n’y a point d’eau pure dans la
         combinaison. Il y a donc une autre cause, et celle-
         ci est toute mécanique, c’est la vitesse des gaz qui   nature. L’eau pure, c’est l’eau distillée,
         traversent le tube de porcelaine chauffé à blanc et  c’est-à-dire qui a été privée par la va-
                T. lit.                                                         199
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