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L’ASPHALTE ET LE BITUME.                               645










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                                Fig. 277. — Maison du poète tragique à Pompei.


        droit ait été alors couvert d’un lac bitumineux; on   dières de cuivre ou de fer, pour le vrai bitume de
        lit seulement aux 27 et 28 versets du xjx chap. de la   Judée ».
        Genèse, que le lendemain de cet incendie, Abraham
        regardant Sodome et Gomorre, et tout le pays d’a­  Strabon, célèbre géographe grec, né en
        lentour, vit des cendres enflammées qui s’élevaient   Cappadoce, vers l’an 50 avant l’èrc chré­
        de la terre comme la fumée d’une fournaise. On
                                                  tienne, auteur d’une Géographie en 17 livres,
        voit au xjv chap. de la Gen. que les rois de Sodome,
        de Gomorre et des trois villes voisines, sortirent de   nous a laissé, dans la deuxième partie du
        chez eux pour aller à la rencontre du roi Chodorla-   seizième de ces livres, la description suivante
        liomor et des trois autres rois ses alliés, pour les
        combattre, et qu’ils se rencontrèrent tous dans la   des éruptions d’asphalte de la mer Morte.
        vallée des Bois, où il y avait beaucoup de puits de
        bitume.                                     « Le lac est rempli d’asphalte qui, à des époques
                                                   irrégulières, jaillit du fond au milieu du lac. Des
          « 11 est à croire qu’il sort une grande quantité de
        bitume du fond du lac Asphaltique, il s’élève au-   bulles viennent crever à la surface de l’eau qui
                                                   semble bouillir. La masse de l’asphalte se bombe
        dessus et y surnage.........Les Arabes ramassent ce
        bitume, lorsqu’il est encore liquide, pour goudron­  au-dessus de l’eau et présente l’image d’une col­
                                                   line. Il s’élève en même temps beaucoup de vapeurs
        ner leurs vaisseaux.
          « Ils lui ont donné le nom de Karabè de Sodome.   fuligineuses qui, bien qu’invisibles, rouillent le
         Souvent le mot Karabè signifie la même chose que   cuivre et l’argent, et ternissent en général l’éclat
         bitume dans leur langue. On a aussi donné au bi­  de tout métal poli, même l’or. Les habitants jugent
         tume du lac Asphaltique le nom de gomme de funé-   que l’asphalte va monter à la surface, lorsque les
                                                   ustensiles de métal commencent à se rouiller. Ils
         raille et de momie; parce que chez les Egyptiens, le
         peuple employait ce bitume, et l’asphalte, pour   se préparent alors à le recueillir au moyen de ra­
                                                   deaux formés d’un assemblage de joncs. »
         embaumer les corps morts. Dioscoride dit que le
         vrai bitume de Judée doit être d’une couleur de
                                                     D’autre part Diodore de Sicile a égale­
         pourpre brillante, et qu’on doit rejeter celui qui
         est noir et mêlé de matières étrangères; cependant   ment décrit les éruptions d’asphalte, ainsi
         tout ce que nous en avons aujourd’hui est noir :   que la manière dont les riverains allaient,
         mais si on le casse en petits morceaux, et si on re­
         garde à travers les parcelles, on aperçoit une petite   pour ainsi dire, à la pêche de cette matière,
         teinte d’un jaune couleur de safran : c’est peut-être   seul produit de ce lac, fatal à la vie :
         là ce que Dioscoride a voulu dire. Souvent on nous
         donne du pissasphalte durci au feu dans des chau­  « Ce lac est placé au milieu de la Satrapie et de l’Ida
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