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428 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

tirage. Toutefois, M. Ozouf perfectionna plus d’eau, que l’on bouchait rapidement. La
tard le système de Bramah à fabrication décomposition du bicarbonate commençait
continue, et nous aurons à décrire l’appa­ aussitôt. L’acide tartrique s’empare de la
reil que construit aujourd’hui ce fabricant, soude, forme un sel soluble (le tartrate de
et qui est encore employé dans quelques soude), l’acide carbonique se dégage et se
établissements pour la production de l’eau dissout dans l’eau.
de Seltz. Cette méthode simple, facile et économi­
que, se répandit vite lorsque, par une ins­
piration du génie commercial, le docteur
Fèvre eut l’idée de renfermer, dans de pe­
CHAPITRE III
tits paquets bleus et blancs, le carbonate de
PROGRÈS DE LA FABRICATION DES EAUX DE SELTZ DE 1835
soude et l’acide tartrique, dosés pour four­
A 1855. — LA FABRICATION DE I.’eAU DE SELTZ PAR LE
nir une bouteille d’eau gazeuse.
MÉLANGE DIRECT DES POUDRES EFFERVESCENTES. —
L’APPAREIL PORTATIF ET L’APPAREIL DE MÉNAGE — IN­ Seulement cet avantage de pouvoir faire
VENTION DU VASE SIPHOIDE. — INVENTION DU BOUCHAGE soi-même, à la minute, l’eau gazeuse qu’on
MÉCANIQUE.
veut boire, est singulièrement amoindri
Vers 1835, lorsque l’usage de l’eau de par les résultats qu’il entraîne. On n’a pas
Seltz commença à se répandre beaucoup, la préparé ainsi de l’eau de Seltz, on a fabri­
fabrication ne pouvait suffire aux deman­ qué une espèce d’eau de Sedlitz, une eau
des, et les produits se vendaient fort cher. gazeuse purgative. Le tartrate de soude qui
On eut alors l’idée de remplacer l’eau satu­ s’est formé, et qui reste dissous dans l’eau,
rée de gaz par les poudres qui, étant dis­ est, en effet, un véritable laxatif, comme le
soutes dans l’eau, produiraient, par leur mé­ bitartrate de potasse, ou crème de tartre.
lange, un dégagement d’acide carbonique.
« La présence de ce sel (tartrate de soude) légè­
Cette invention n’était pas nouvelle, d’ail­
rement purgatif, dit Payen, dans son Traité des
leurs. Nous avons dit, dans le chapitre Ier, substances alimentaires, dans une boisson dont on fait
qu’en 1775, la préparation des eaux ga­ journellement usage, pourrait à la longue exercer
une action défavorable à la santé, principalement
zeuses par des substances chimiques fut in­
chez les personnes dont les organes de la digestion
ventée par Venel, de Montpellier, qui faisait seraient affaiblis. Il est prudent, dans tous les cas, de
un mélange de deux solutions, l’une conte­ s’abstenir d’une boisson qui, de l’avis des praticiens,
ne peut être entièrement exempte de pareils in­
nant un carbonate alcalin (du bicarbonate
convénients. »
de soude par exemple), l’autre un acide
(l’acide tartrique). La décomposition du car­ Pour remédier à ces inconvénients, on
bonate avait lieu aussitôt. La dissolution du revint aux anciens appareils portatifs de
gaz était opérée par sa propre compression Nooth. On s’appliqua à les perfectionner et
ou par l’agitation qu’on lui communiquait. on leur donna le nom A'appareils gazogènes
Ce procédé, que Gay-Lussac avait rappelé ou A'appareils de ménage. Un nombre infini
dans son cours de chimie, fut exploité com­ de brevets furent pris dans ce but; tous re­
mercialement par le docteur Fèvre, qui le posent sur le même principe, et ne sont que
fit breveter à son profit. des modifications du même système. Deux
Le bicarbonate de soude et l’acide tartri­ vases sont accolés ensemble et communi­
que sont les substances que le docteur Fèvre quent entre eux, par des tubulures mobiles.
adopta pour produire, par leur réaction mu­ Dans l’un de ces vases s’opère la décom­
tuelle, un dégagement d’acide carbonique. position des poudres ; l’eau saturée jaillit
On les introduisait dans une bouteille pleine de ce vase dans l'autre, soit par un robi­