Page 422 - Les merveilles de l'industrie T3 Web
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BOISSONS GAZEUSES. 423
à pédale; on engage son goulot dans le ba- tive. On prenait un bouchon un peu conique
guin ou capsule du robinet, et il suffit de et trempé dans l’eau ; on le faisait pénétrer
peser un peu sur la pédale, pour qu’en ap vivement, en le tournant un peu, dans le
puyant contre la rondelle de cuir ou de goulot, et on achevait de l’enfoncer en le
caoutchouc qui garnit l’intérieur de la cap frappant de deux ou trois coups de batte.
sule, on obtienne un bouchage hermétique. Une ficelle servait à l’assujettir. Ce n’est
L’ouvrier ouvre alors, la soupape du robi qu’à la période suivante que nous verrons
net, et l’eau jaillit dans la bouteille, jus employer la machine à boucher.
qu’à ce que la pression qui se produit l'em
pêche de se remplir. Un léger mouvement Le système de Vernaut et Barruel fut sim
de bascule, dégageant le goulot, donne une plifié et modifié avec beaucoup d’avantages
rapide issue à l’air atmosphérique com par Savaresse. La figure 17G représente l’ap
primé avec le gaz. Le tireur ouvre de nou pareil de Savaresse, qui n’est, comme on va
veau le robinet, recommence s’il le faut le le voir, qu’un perfectionnement de l’appa
même dégagement, et passe vivement la reil à cylindre oscillant de Vernaut et Bar-
bouteille, quand elle est pleine, à l’ouvrier rucl.
chargé du bouchage. A, est le vase plein d’acide sulfurique
Un tireur habile peut ainsi remplir de étendu d’eau dans lequel le gaz est produit.
cent cinquante à deux cents bouteilles par On donne à la craie qui doit être décom
heure, et un appareil mû à bras et satu posée par l’acide sulfurique la forme d’une
rant d’acide carbonique l’eau du récipient, longue cartouche, que l’on introduit dans le
peut alimenter deux robinets de tirage et tube CB, qui surmonte le vase A, plein d’acide
donner, en moyenne, trois cent cinquante sulfurique. Cette cartouche de craie ne peut
bouteilles par heure. Les plus puissants ap avoir le contact de l’acide qu’autant qu’un
pareils alors connus n’en donnaient guère levier étant mis en mouvement par la ma-
plus dans une journée. 1 nivelle, C, brise son extrémité et fait tom-
Soubeiran modifia ce robinet en 1836. 11 ber un peu de carbonate de chaux dans l’a-
voulut pouvoir établir l’égalité de pression , eide. Le dégagement de gaz est ainsi réglé
dans l’intérieur de la bouteille et l’intérieur facilement. F et F' sont deux laveurs, conte
du récipient saturateur. Pour cela, il plaça nant de la braise de boulanger, arrosée d’une
dans le robinet deux tubes. L’un, destiné à dissolution de bi-carbonate de soude. G, est
amener le liquide, s’ouvrait au fond du ton le manomètre ; J, le cylindre qui contient
neau; l’autre, simplement destiné à établir l’eau et qui reçoit le gaz. P, est le robinet
l’égalité de pression, s’ouvrait au-dessus du qui ouvre et ferme la communication entre
liquide. La clef de ce robinet était percée la première et la seconde partie de l’appareil ;
de deux ouvertures, elle ouvrait et fermait N, est le robinet pour mettre en bouteilles.
à la fois les deux conduits. De cette manière, Formé dans le vase A, le gaz carbonique
le liquide arrivait sans agitation dans la bou est amené dans les laveurs F,F', et de là dans
teille ; mais il y avait cet inconvénient grave le récipient J, où il doit se dissoudre. Le ma
que l’air atmosphérique contenu dans la nomètre indique à chaque instant quelle
bouteille pouvait pénétrer dans le satura est la pression, et sert de règle pour hâter
teur et nuire ainsi à la fabrication et à la ou ralentir le dégagement du gaz.
qualité des eaux. Pour faire marcher cet appareil, on rem
Quant au bouchage de la bouteille, il s’o plit d’eau le récipient. J ; on introduit l’a
pérait encore de la manière la plus primi cide dans le vase, A, et la cartouche de