Page 421 - Les merveilles de l'industrie T3 Web
P. 421
422 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
lindre EE par la poignée, 0, on peut aisé combiné et pouvait donner lieu à des pro
ment lui imprimer un mouvement de bas jections dangereuses.
cule qui agite fortement le mélange d’eau L’embouteillage, présentait de grandes
et de gaz contenu dans le cylindre, et ac difficultés. 11 est malaisé d’enfermer dans
célère la dissolution du gaz carbonique dans une bouteille un liquide soumis à une
l’eau. Le cylindre, EE, communique avec grande pression et sursaturé de gaz. Le
les laveurs par un tube en plomb, KS, dont pharmacien Planche avait imaginé, en 1810,
les deux extrémités sont munies d’un tuyau un robinet spécial, qui fut abandonné bien
de caoutchouc flexible, de manière à ce que tôt, mais qui n’en était pas moins remar
le tube obéisse facilement au mouvement quable, comme premier essai. Ce robinet
que lui communique l’agitation du cylindre. se composait de deux pièces se montant
Ce cylindre, EE, porte deux autres tubulu à baïonnette. Le tube recourbé du robi
res; l’une R par laquelle on remplit d'eau net, assez long pour plonger au fond des
ce cylindre, l’autre fermée par un robinet, bouteilles, était inséré dans un canal de
M, qui porte le tube plongeant inférieur, L. forme conique et pourvu de crénelurcs
Quand le récipient est plein d’eau gazeuse i dans lesquelles on avait ménagé de petites
et qu’on ouvre le robinet, N, la pression ouvertures qui correspondaient à une sou
exercée par le gaz refoule le liquide et le pape placée à la partie supérieure. On
fait passer dans le robinet d’embouteillage. fixait sur ce cône un bouchon en liège percé
Quand on veut fabriquer l’eau gazeuse, dans le sens de sa longueur, et taillé en
on introduit dans le vase, B, la craie et dans cône, afin qu’il pût s’ajuster facilement dans
le vase C, l’acide sulfurique. On fait couler le goulot des bouteilles. Le liquide arrivait
de l’acide et l’on met en action l’agitateur, en bouillonnant jusqu’au fond de la bou
jusqu’à ce que le manomètre, V, indique six teille ; l’air qu’elle contenait en était chassé
atmosphères de pression. Alors on laisse cou par une soupape placée au-dessus du cône
ler environ 10 litres du liquide du cylindre en cuivre, et l’on bouchait rapidement les
EE. Cela fait, on saisit la poignée O, on bouteilles aussitôt qu’elles étaient pleines.
imprime au cylindre un mouvement de Cette longue tige était plus nuisible
bascule qui agite l’eau avec le gaz. On voit qu’utile ; elle contribuait à augmenter l’a
instantanément baisser le manomètre; mais gitation dans le liquide, et le mouvement
on ouvre le robinet à l’acide sulfurique, de qu’on faisait pour le retirer de la bouteille,
manière à produire du gaz à mesure que occasionnait une perte de gaz considé
l’eau en absorbe et à maintenir la pres rable.
sion à six atmosphères. On continue ainsi Bramah, ingénieur anglais, inventaun ro
jusqu'à ce que, malgré l’agitation, le ma binet, qui fut souvent modifié et perfectionné
nomètre reste fixe. On met alors l’eau en depuis, mais qui présentait ses dispositions
bouteilles, en ayant soin, pendant l’embou les plus essentielles au sortir des mains de
teillage, d’entretenir la même pression à la l’habile ingénieur anglais.
surface du liquide, en faisant couler de Le bec du robinet, formé par un petit
temps en temps de l’acide sulfurique sur la tube destiné à introduire le liquide dans la
craie. bouteille, est entouré d’une capsule conique,
Les inconvénients de ce système étaient garnie intérieurement d’une rondelle en
nombreux, on le conçoit. D’abord, la pro caoutchouc; un levier gouverne la tige qui
duction de l’eau gazeuse était intermittente. forme soupape, et règle l’écoulement du li
Ensuite le vase à acide sulfurique était mal quide. On pose la bouteille sur un support