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•420 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

faire jouer la pompe. L’appareil de Genève superposées et se mouvant sur ses axes
était donc à fabrication interrompue. comme le précédent. Ce récipient est en
En 1824, un brevet fut pris en Angle­ cuivre ou en fonte, étamé à l’intérieur, et
terre pour un appareil ayant deux disposi­ pourvu d’un manomètre à mercure.
tions remarquables. Un simple soufflet en En 1830, Barruel, préparateur des cours
cuir servait de gazomètre ; l’acide carboni­ de chimie à l’Ecole de pharmacie et à la
que y arrivait d’un vase à deux tubulures. Sorbonne, créa {'appareil intermittent à cy­
Lorsqu’il en contenait une quantité suffi­ lindre oscillant, dont il prit les éléments,
sante, on posait un poids sur le gazomètre, c’est-à-dire le producteur d'acide et le cy­
et le gaz était poussé dans un tonneau lindre oscillant, dans les deux appareils an­
saturateur porté sur deux tourillons posés glais que nous venons de citer. Barruel
sur des supports et dont l’intérieur était donna au saturateur la forme d’un cylindre
partagé, dans le sens de son axe, en deux allongé, et fit osciller ce cylindre sur deux
parties par un diaphragme percé de trous. pivots. Il avait reconnu que le choc violent
Lorsque le gaz arrivait dans ce saturateur, produit par une brusque oscillation, comme
on lui imprimait un mouvement de rota­ on l’exécutait dans l’appareil anglais, suffi­
tion, tantôt dans un sens, tantôt dans un sait pour dissoudre subitement le gaz dans
autre. Le liquide et le gaz, tamisés ensemble l’eau.
par le diaphragme, se mélangeaient très- Le système de Barruel, ou plutôt de Ver-
vite, et l’on mettait rapidement en bouteille naut et Barruel, diffère, on le voit, du système
l’eau saturée. de Genève par la suppression de la pompe de
Ce mouvement imprimé au tonneau sa­ compression. Le gaz acide carbonique se
turateur, inspira l’idée du cylindre oscil­ produit dans un vase qui est en communica­
lant, qui fut imaginé en France quelques tion directe avec le récipient où doit s’opé­
années après. rer la dissolution du gaz acide carbonique
En 1824, Cameron, chimiste anglais, dans l’eau. Une nouvelle quantité de gaz
construisit un appareil que nous devons s’ajoute à chaque instant à celui qui a déjà
mentionner, parce qu’il fournit à Barruel été produit, et la pression intérieure se
le producteur d’acide qu’il adopta. trouve ainsi augmentée. C’est donc le gaz qui,
Le producteur d'acide de Cameron se com­ se comprimant lui-même, facilite sa disso­
pose d’une boîte en fonte revêtue de plomb. lution dans l’eau.
Un agitateur, également revêtu de plomb, L’appareil de Vernaut et Barruel, que re­
fonctionne dans l’intérieur. On remplit le présente la figure 175, se compose des pièces
vase de craie délayée dans l’eau au moyen suivantes :
d’une ouverture latérale placée à sa partie B, est le vase où se produit le gaz : il est
supérieure. Au-dessus, on place, pour réser­ en cuivre fort épais. 11 est traversé par un
voir d’acide, un ballon en plomb à parois agitateur, U, et porte, à sa partie inférieure,
très-épaisses, qui communique avec le pro­ une ouverture, T, qui sert à le vider. A
ducteur au moyen d’un robinet également sa partie supérieure se trouvent : 1“ une
en plomb, qui règle l’écoulement de l’acide. tubulure sur laquelle s’adapte un mano­
Un tuyau latéral conduit le gaz dans un mètre, V ; 2° une ouverture plus grande, R,
vase intermédiaire en fonte doublée de par laquelle on introduit la craie délayée ;
plomb, servant de laveur. De là le gaz ar­ 3° un tube, J, qui va porter le gaz dans les
rive dans le saturateur de forme ovoïde, laveurs, D,D ; 4° une ouverture sur laquelle
muni d’un agitateur vertical à trois palettes s’adapte exactement un vase en cuivre épais,