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41 8 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
serve, comme une sorte de monument his métal, sillonné d’une vis : la tête de ce
torique, dans la pharmacie de mon frère, bouchon est carrée et peut être serrée faci
O. Figuier, à Montpellier. lement au moyen d’une clef; a, est une au
Au commencement de notre siècle, l’eau tre ouverture à laquelle s’adapte le tube qui
de Seltz était donc un véritable produit introduit dans le tonneau le gaz refoulé par
pharmaceutique : elle ne se délivrait guère la pompe à air, F. M est le manomètre qui
que sur l'ordonnance du médecin. fait connaître l’état de la pression à l’inté
La fabrication de l’eau de Seltz artificielle rieur du tonneau. Un agitateur à palettes
avait pris à Genève une certaine extension. porté sur un axe qui traverse le tonneau à
Deux pharmaciens associés, Gosse et Paul, la moitié de sa hauteur, et que l’on peut
s'attachèrent à perfectionner celte fabrica mouvoir au moyen d’une manivelle, H, sert
tion, et créèrent un appareil remarquable à mettre l’eau en mouvement, pour faciliter
pour cette époque, qui reçut le nom A'appa la dissolution du gaz.
reil de Genève. A, est le vase dans lequel se produit l’a
Gosse et Paul préparaient d’abord l’acide cide carbonique par l’action de l’acide sul
carbonique en décomposant la craie (carbo furique sur la craie. On pulvérise la craie,
nate de chaux) par la chaleur; mais ils ne on la délaye dans trois parties et demie d’eau,
tardèrent pas à traiter la craie par l'acide de manière à faire une bouillie claire, et on
sulfurique qui, à froid, en dégage l’acide l’introduit dans le vase de plomb, A.
carbonique. Le gaz ainsi produit traversait Un vase plus petit, B, est placé au-dessus
des tonneaux renfermant de l’eau, où il se du premier, avec lequel il est soudé, et sert
lavait et se rendait dans un gazomètre. Là, de réservoir à l’acide sulfurique. On fait
une pompe aspirante et foulante le dirigeait, tomber l’acide sur la craie en ouvrant un
en le comprimant, dans un vaste récipient robinet.
saturateur muni d’un agitateur, et conte Il importe que la pression soit la même
nant la quantité d’eau qu’on voulait saturer. dans le vase à acide et dans le vase où se fait
Les matières salines qu’il fallait ajouter à le dégagement du gaz. Sans cela, quand on
l’eau, pour imiter différentes eaux minérales, ouvre le vase à acide, il y aurait des pro
étaient mises dans le récipient, et quelque jections au dehors de l’acide sulfurique, ce
fois introduites en poudre dans les bouteil qui serait dangereux pour l’opérateur. On
les. L’eau dissolvait naturellementun volume évite cet inconvénient en établissant une
de gaz acide carbonique égal au sien ; la com communication entre l’atmosphère des deux
pression opérée au moyen de la pompe et le vases, au moyen d’un tuyau en plomb t qui
jeu de l’agitateur augmentaient la satura va du vase à acide, B, au vase décomposi-
tion. On soutirait alors l’eau gazeuse, et, lors teur, A.
que le récipient était vide, on commençait Cette disposition n’existait pas dans l’ap
une nouvelle opération. pareil primitif de Genève : elle fut imaginée
La figure 174 représente l’appareil dit de à Paris, par Soubeiran. Elle prévient les
Genève. Dans cet appareil, le tonneau G, qui accidents qui résultaient trop souvent du
reçoit l’eau et le gaz, est en cuivre étamé, maniement du vase à acide; c’est-à-dire les
d'une grande épaisseur, afin de résister à projections d'acide sulfurique au visage cl
la pression. Sa capacité est d’environ cent sur les mains de l’opérateur.
litres. Ce tonneau métallique est muni en Le lavage du gaz acide carbonique es!
haut d’une ouverture, qui sert à introduire upe opération importante : il a pour effet de
l’eau, et qui se ferme par un bouchon de débarrasser ce gaz des portionsd’acide sulfu