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384                  MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                      même pendant la majeure partie de l’été ; car,   tient le bassin de Marseille, on trouve |a
                      grâce aux glaciers des Alpes, dont le tribut aug­  grande plaine d’Aix, ayant pour émissaire,
                      mente pendant les chaleurs de l’été, l’étiage ex­
                      trême est un accident qui ne dure que pendant   la rivière d’Arc, qui tombe dans l’étang de
                      quelques jours. Plus lard enfin on se décidera peut-   Berre. Cette topographie explique le tracé et
                      être à établir des réservoirs semblables à ceux qu’a­  les accidents du canal de la Durance. La
                      limentent les canaux de navigation, et où l’on
                                                                prise du canal est en face de Pertuis, à la
                      amassera, aux époques de pluie ou pendant la fonte
                      des neiges, d’immenses approvisionnements pour   cote de 180 mètres. L’aqueduc se développe
                      les temps de sécheresse ! »               d’abord le long de la Durance, parallèle­
                                                                ment au canal de Craponne ; puis il entre
                        Les travaux du canal de la Durance du-
                                                                en souterrain aux Taillades, pour atteindre
                      rèrent environ douze ans; de 1839 à 1830. On
                                                                vers Lambesc les sommets de la plaine
                      ne possède aucun document technique sur
                                                                d’Aix. Il y traverse la Touloubre, et après
                      la construction du canal de la Durance et
                                                                un parcours étudié dans le but de rencon­
                      l’aqueduc de Roquefavour, sur la distribu­
                                                                trer la rivière d’Arc, dans une brèche
                      tion d’eau de Marseille, ni sur son mode
                                                                profonde du calcaire grossier, il franchit
                      exact d’épuration. La mort inopinée de Mon-
                                                                la vallée profonde de l’Arc, sur un ou­
                      triçher a empêché la ville de Marseille de
                                                                vrage célèbre, le pont-aqueduc de Roque­
                      publier la description des œuvres d’art et de
                                                                favour.
                      construction qui l’ont dotée de sa distribu­
                                                                  Le pont-aqueduc de Roquefavour a été
                      tion d’eaux actuelle. C’est une lacune qu’il
                                                                construit de 1842 à 1846, sous la direction
                      appartient à la ville de Marseille de com­
                                                                de Montricher. Jeté sur la vallée, pour relier
                      bler, tant par reconnaissance pour l’ingé­
                                                                les deux montagnes qui la forment, il a
                      nieur illustre qui l’a enrichie du bienfait
                                                                400 mètres environ de longueur, et 82m,50
                      de ses nouvelles eaux, que dans l’intérêt de
                                                                de hauteur moyenne, non compris les fon­
                      la science et de l’art. En attendant, on en
                                                                dations de 9 à 10 mètres de profondeur. Il
                      est réduit sur cette question à une grande
                                                                est donc plus considérable que le pont du
                      pénurie de renseignements.
                                                                Gard, qui n’a que 47 mètres de hauteur et
                        Nous emprunterons les éléments d’une
                                                                200 de longueur. Il se compose de trois
                      description sommaire concernant les tra­
                                                                rangs d’arches superposées : le premier
                      vaux de la distribution d’eaux de Marseille,
                                                                compte 12 arches, de 13 mètres d’ouver­
                      à un rapport adressé en 1864 au préfet de la
                                                                ture sur 3“, 10 de hauteur; le second,
                      Seine, par un des ingénieurs de la ville de
                                                                15 arches de 16 mètres d’ouverture ; et le
                      Paris, M. Ad. Mille, ingénieur en chef des
                                                                troisième 33 arches, de 5 mètres. La lar­
                      ponts et chaussées, ayant pour titre, Mar­
                                                                geur totale de l’aqueduc est de 13m,60 à la
                      seille et le canal de la Durance, rapport à
                                                                base.
                      M. le sénateur préfet de la Seine (1).
                                                                  L’aqueduc de Roquefavour est aussi élevé
                        Donnons d’abord, d’après M. Ad. Mille,
                                                                que la lanterne du Panthéon, à Paris; il a
                      une idée exacte du point de départ et de la
                                                                14 mètres de plus de hauteur que la balus­
                      traversée du Canal de la Durance, ou Canal
                                                                trade des tours de Notre-Dame.
                      des eaux de Marseille.
                                                                  Après avoir franchi la vallée de l’Arc sur
                        Entre la Durance, qui coule de l’est à
                                                                le pont-aqueduc de Roquefavour, le canal
                      l’ouest, pour se jeter dans le Rhône, au-des­
                                                                de la Durance n’a plus qu’à percer le sou­
                      sous d’Avignon, et la mer à laquelle appar-
                                                                terrain de la Nerthe, et il débouche sur le
                                                                territoire de Marseille, près des Aigalades,
                       (1) In-4“ de 30 pages. Paris, 1861. Imprimerie de Mour-
                      guos, imprimeur de la Préfecture de la Seine.   à l’altitude de 130 mètres. Alors son rôle
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