Page 384 - Les merveilles de l'industrie T3 Web
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382 MERVEILLES DR L’INDUSTRIE.
comme complément nécessaire, les parti mètrc ; et au thermomètre 14°, 5. En été
cularités suivantes. cette température s’élève d’un-demi degré,
M. l'ingénieur Wolf, chargé, après M. Lan- et l’eau n’est plus aussi fraîche qu’on le dé
celin, des travaux de distribution, a fait sirerait.
établir un réseau télégraphique qui relie,
d’une part, tous les réservoirs à l’établisse
ment Paulin (fig. 165, page 377) où sont
les machines élévatoires; d’autre part, la
caserne centrale des pompiers avec tous les CHAPITRE XL1
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postes de pompiers et avec l’établissement
Paulin. La ville venait d’acheter deux LES EAUX DE MARSEILLE. — LE CANAL. DE LA DURANCE.
— TRAVAUX DE MONTRICHER. — L’AQUEDUC DE ROQUE-
pompes d’incendie à vapeur, sortant des FA VOUR. — ÉTAT ACTUEL DES EAUX PUBLIQUES A MAR
ateliers de M. Thirioz, constructeur à Pa SEILLE. — TRANSFORMATION DES ENVIRONS DE MAR
ris, et il importait d’en assurer prompte SEILLE PAR L’ARROSAGE.
ment le service, en cas de sinistre. M. Wolf
fit alors établir sur toute la surface de Bor Jusqu’à l’année 1850, la ville de Mar
deaux des bouches spéciales destinées à seille ne fut alimentée en eaux potables, que
l’alimentation de ces pompes, qui débitent par la dérivation des petites rivières de
chacune 14 litres par seconde, tandis l’Huveaune et de la Rose. La quantité d’eau
que les pompes à bras ne donnent que potable ainsi distribuée était insuffisante
3 litres, et il les distribua de telle sorte pour une ville dont l’importance commer
que tous les points de la ville pussent être ciale et le nombre des constructions s’ac
secourus, au moins par une pompe à va croissaient, pour ainsi dire, d’heure en
peur, et le plus souvent par les deux. Le heure. Les environs de Marseille étaient
nombre de ces bouches est de plus de 100, alors un des sites les plus arides du midi
et il s’accroît tous les jours. de la France. Desséchée par un vent im
Selon M. Wolf, le volume d’eau qui ali pétueux, brûlée par le soleil, la banlieue
mente Bordeaux est insuffisant. Avec la de Marseille était une sorte de Sahara. Il
surface considérable que présente la ville, ; était donc de la plus grande urgence qu’une
il faudrait 400 litres par seconde. Les besoins distribution d’eaux abondantes vînt appor
domestiques et industriels sont parfaitement ter aux habitants de cette ville l’eau néces
pourvus ; mais l’arrosage des rues ne dure saire à leurs besoins, et procurer à ses envi
guère que 30 à 40 minutes par jour, ce qui, rons la fraîcheur et la fertilité. Tout cela
en été, est insuffisant. ' est aujourd’hui réalisé, et ce bienfait Mar
Bien que l’on en ait élevé le prix, les abon seille le doit à un ingénieur doué d’un vé
nements domestiques, qui sont à robinet ritable génie, à M. de Montricher.
libre, et dont le nombre s’accroît sans cesse, A peine son œuvre achevée, Montricher
coûtent encore moins cher que ceux de la trouva, jeune encore, la mort en Italie, pen
plupart des villes de France. On paye au dant l’exécution des travaux qu’il avait été.
jourd’hui uncentime et demi l’hectolitre chargé d’accomplir pour l’assainissement
d’eau fourni à l’industrie. des environs de Rome. Mais le souvenir de
Le revenu actuel de la ville, en abonne cet homme éminent ne périra pas, grâce à
ments d’eau, est de 400,000 francs. l’œuvre admirable qu’on lui doit, et qui a
L’eau de Bordeaux est bonne, mais un peu révolutionné les conditions de l’existence
incrustante. Elle marque 22° à l’hydroli- du citadin marseillais.