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INDUSTRIE DE L’EAU.                                373

















                              Fig. 166-. —Le réservoir de Sablonat, à Bordeaux.


         D’après la hauteur des bassins de distri­  faible, mais qui croît à mesure que les bas­
        bution, on voit que l’eau peut s’élever par­  sins particuliers, en se remplissant, sont fer­
        tout à quelques mètres au-dessus du pavé et   més par leurs flotteurs. Quand ce service a
        même, suivant l’altitude des quartiers, au   duré assez longtemps, on arrête la pompe,
        premier et quelquefois au second étage des   le bassin de la tour rend peu à peu l’eau
        habitations. En accordant des abonnements,   qu’il a reçue et l’on rétablit toutes les com­
        la ville ne promet l’eau d’une manière    munications. Les mécaniciens et les gar­
        continue qu’au rez de-chaussée, sauf des   diens des réservoirs sont avertis par des ma­
        interruptions accidentelles de courte durée.   nomètres ou indicateurs de pression. 11 faut
        Mais on a pu, jusqu’à présent, fournir de   beaucoup de précision dans toutes ces ma­
        l’eau pendant la nuit aux bassins que la plu­  nœuvres afin que les conduites ne cessent
        part des concessionnaires trouvent commode   jamais d’être alimentées soit par les pompes,
        de placer dans les étages supérieurs et jus­  soit parles réservoirs. Autrement elles pour­
        que dans les combles. On ferme pour cela   raient se vider et se remplir d’air qu’on
        tous les réservoirs de la ville, y compris   aurait de la peine à chasser et dont le dé­
        ceux de Ségur et de la rue Bourbon ; on   placement brusque occasionnerait de vio­
        ferme également le canal d’amenée, et l’on   lents coupsde bélier. Pour éviter les fausses
        met le réservoir des Chartrons en commu­  manœuvres, on a fait établir en 1872, comme
        nication avec les pompes, dont la course est   il sera dit plus loin, une correspondance
        réduite à 0m,35 ou 0m,40 et la vitesse ralentie,   électrique entre l’établissement principal et
        à cause des résistances à surmonter. L’eau   les réservoirs de distribution. Toutefois la
        refoulée s’élève alors jusqu’aux orifices   consigne du service est sévère et bien gar­
        qu’elle peut rencontrer. Pour limiter, dans   dée par tout le monde.
        l’intérêt de la conservation des conduites et   Le développement des conduites publiques
        des machines, la pression qu’elle peut attein­  était en 1860 de 130,000 mètres, il est au­
        dre, une conduite de sûreté est placée au   jourd’hui de plus de 150,000 mètres.
        départ et débouche dans un bassin en tôle,   Le nombre des bornes-fontaines est au­
        construit au somment d’une tour dans l’é­  jourd’hui de 300 ; elles sont jour et nuit à
        tablissement Paulin, à 39 mètres au-dessus   la disposition du public. 11 n’y en a pas dans
        de bassess mers ou|21 mètres au-dessus de la   toutes les rues, mais elles sont distribuées
        place Dauphine (fig. I65). Ce bassin ne reçoit   de façon qu’on n’ait jamais, pour en trouver
        que l’excédant du produit de la pompe sur la   une, plus de 150 mètres à parcourir dans
        dépense du moment, excédant d’abord très-   le centre de la ville, ni plus de 200 mètres
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