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376 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
ont conservé une prédilection pour ces Pour assurer la conservation des sources
eaux, car on rencontre encore des tonnes la ville a dû acquérir, tout autour de cha
marchandes qui la distribuent. Mais le plus que groupe, d’assez vastes étendues de ter
souvent les porteurs d’eau remplissent leurs rain que les fermiers doivent laisser en bois
seaux aux bornes-fontaines qu’ils rencon et en prairies. On évite ainsi les infiltrations
trent et la donnent pour de l’eau de Tivoli, qui pourraient troubler la pureté des eaux
à la satisfaction de leurs abonnés. et les entreprises qui pourraient en amener
Arrivons aux nouvelles sources. le détournement, en leur ouvrant des issues
Les eaux nouvelles dérivées des sources sur des points plus déprimés que le canal
d’Eyzine, du Taillan et de Saint-Médard, d’amenée.
sont conduites à Bordeaux dans un canal [ C’est en été qu’on dépense le plus d’eau et
voûté de l“,50 de large sur l“,60 de haut, c’est la saison où les sources donnent le
dont elles remplissent la moitié. La pente moins. C’est donc le moment où il faut en
de ce canal est très-faible (0m,06 par kilo- ( jauger le produit.
mètre). L’eau n’y coule qu’avec une vitesse !
d’environ 0m,20 par seconde, et met 15 ou Le groupe des sources du Thil donne, par
seconde................................................. il litres.
16 heures pour arriver à Bordeaux. Dans Celui des sources de Bussaguet............. 116
ce trajet elle dépose les légers troubles que Les sources de Bussac.................. 28
les sources donnent quelquefois, par exem- i Celles de Cantinolle................................ 20
pie en temps d’orage, et elle arrive à Bor- ! Total................................ 208 litres.
deaux avec une limpidité parfaite.
Les sources forment quatre groupes. Les I Soit environ 18,000 mètres cubes par vingt-
deux groupes les plus éloignés sont ceux de quatre heures.
Bussaguet (commune du Taillan), et du Thil A coté de ces chiffres le produit des an
(commune de Saint-Médard). Elles coulent ciennes sources, dont la population de Bor
tout près du ruisseau de la Jalle, sur la deaux s’est contentée pendant des siècles, est
rive gauche. Dans cette étendue le canal tout à fait insignifiant, mais l’eau est un
d’ainenée est creusé dans le roc, et les sour des premiers éléments de bien-être et de sa
ces ne sont autre chose que de petites cham lubrité. On n’en a jamais trop et il serait à
bres contiguës au canal et communiquant désirer qu’on pût en répandre davantage
avec lui au moyen de fenêtres pratiquées sur l’immense étendue de la ville, très-vaste
dans la maçonnerie des parois. par rapport à sa population. Le développe
Les deux autres groupes de sources sont ' ment des voies publiques de Bordeaux est en
sur la rive droite et à quelque distance du effet de 230 kilomètres, ou le tiers du déve
ruisseau, dans la commune d’Eyzine. L’un, loppement des rues de Paris, tandis que la
celui de Cantinolle, surgit assez haut pour population n’est que de 194,000 habitants,
couler dans le canal d’amcnée. L’autre, ou le dixième de celle de la capitale.
celui de Bussac, est élevé au moyen d’un Pendant l’hiver le produit des sources
appareil hydraulique très-simple, consistant augmente d’un quart ou d’un tiers, mais
en un tympan à spirale, monté surlemême sans profit. Dans les étés d’une extrême sé
arbre qu’une roue Poncelet qui utilise la cheresse il peut diminuer d’un quart au-
chute d’eaux empruntées à la Jalle. Cet ap dessous du chiffre indiqué précédemment.
pareil fonctionne jour et nuit avec très-peu Ces variations sont faibles, si on les compare
de surveillance et d’entretien, grâce à des à celles de la plupart des sources. Elles pla
régulateurs automobiles. cent la distribution d’eau de Bordeaux dans