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378 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

Chartrons, soit puisées et refoulées par les ! On a placé ces réservoirs de distribution
pompes pour les autres quartiers, sont dis­ naturellement sur les points élevés de ]a
tribuées dans des conduites en fonte, dont ville, en les élevant sur des voûtes à quel­
le diamètre varie de 0,n,60 à 0m,06. Ces con­ ques mètres au-dessus des rues voisines. Le
duites forment ainsi plusieurs réseaux com­ fond est à 19m et le trop-plein à 21 m,50 au-
muniquant entre eux sur divers points. Un dessus des basses mers. Le réservoir St-Mar­
très-grand nombre de robinets sont dispo­ tin construit dans l’ancien cimetière de ce
sés sur le parcours, pour permettre d’isoler nom, près de la place Dauphine, a 3,000
au besoin les conduites à réparer ou à per­ mètres de capacité ; le réservoir Ste-Eulalie,
cer, sans interrompre le service sur une trop sur le cours d’Aquitaine, 4,800 ; et le réser­
grande étendue. Dans tous les points bas, voir de Sablonat (fig. 166), près la place
des tuyaux de décharge permettent de vi­ Nansouty, dans le faubourg St-Nicolas,
der les conduites dans les égouts. 5,500 mètres.
Le volume d’eau refoulé par les pompes ■ Les réservoirs reçoivent et rendent l’eau
se règle suivant les besoins. Une bielle arti­ par les mêmes conduites. Quand la pompe
culée sur un balancier transmet au piston fournit plus d’eau qu’il ne s’en dépense en
d’eau le mouvement du piston de vapeur. route, les réservoirs s’emplissent. Quand la
Suivant qu’on éloigne ou qu’on rapproche de dépense devientsupérieure ou que la pompe
l'axe du balancier l’articulation de la bielle, ! s’arrête, les réservoirs se vident. Leur ni­
on augmente ou l’on diminue la course veau détermine celui que l’eau peut attein­
du piston d’eau, et, par suite, le volume dre dans les tuyaux de distribution, quand
aspiré et refoulé. La course peut ainsi va- ! il n’y a pas, dans le voisinage de ces tuyaux,
fier de 0m,25 à Üm,75. Avec la course maxi- trop d’orifices ouverts, car alors l’eau s’é­
mun la pompe envoie 850 litres par tour de coule rapidement et perd de sa pression.
volant, soit pour la vitesse ordinaire de On a construit dans le quartier des Char­
17 tours par minute, un volume de 267 mè­ trons, rue Bourbon, un réservoir en tôle de
tres cubes par heure. C'est un peu plus que 800 m de capacité, au même niveau que le
le produit des sources, qui s’élève à 700 mè- , canal d’amenée, dont il est fort éloigné. C’est
très par heure en été. La pompe ne peut afin que l’eau n’ait pas à faire un trop long
donc pas marcher constamment à grande parcours avant d atteindre les orifices de
course, car elle épuiserait bientôt le réser­ distribution, au moment d’une grande dé­
voir, qui fournit d’ailleurs directement au pense. Elle arriverait alors en trop faible
quartier des Chartrons. 11 y a chaque jour quantité.
quelques heures d’arrêt dont on profite Un réservoir en maçonnerie de 100m, dont
pour les nettoyages. le fond est à 211™ et le trop-plein à 27"’
La dépense d’eau qui se fait en ville, par au-dessus des basses mers, a été construit
les orifices publics ou particuliers, varie à dans la rue Pagès, pour le service du quar­
toute heure. Elle atteint son maximum au tier de Ségur. On ne peut le remplir qu’à
moment des lâchures faites pour le lavage la condition de fermer l’entrée de tous les
des ruisseaux. Elle est alors bien supérieure autres, dans lesquels l’eau se rendrait de
à ce que les pompes peuvent envoyer, de préférence et se perdrait par les trop-pleins,
sorte que les conduites se videraient si elles parce qu'ils sont moins élevés. Ce service se
n’étaient entretenues par un approvisionne­ fait la nuit. Pendant le jour le quartier de
ment suffisant. 11 a donc fallu construire des Ségur est isolé du reste de la distribution
réservoirs de distribution. et ne reçoit d’eau que de son réservoir.