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INDUSTRIE DE L’EAU.                               325


        100,000 mètres cubes d’eau par vingt-quatre   Un service spécial d’ingénieurs fut donc
        heures.                                   organisé. 11 fut composé de deux ingénieurs
          Dans une évaluation sommaire, M. Bel-   ordinaires, MM. Rozat de Mandru et Colli-
        «rrand portait à 214 kilomètres la longueur   gnon, chargés des études définitives, sous
        de l’aqueduc de dérivation, et à 22 millions
        le montant des dépenses de construction de
        l’aqueduc.
          Le travail de M. Belgrand fut déposé à la
        préfecture de la Seine le 8 juillet 1854.
          Le 4 août 1854, le préfet de la Seine
        communiqua au conseil municipal un ex­
        posé complet de la nouvelle question des
        eaux. Ce travail, qui produisit une vive sen­
        sation en France et à l’étranger, a été im­
        primé sous ce titre : Mémoire sur les eaux
        de Paris. Dans ce mémoire, le préfet de la
        Seine, après avoir exposé l’état du service
        des eaux de Paris, montrait quelles étaient
        les imperfections de ce régime. 11 indiquait
        les conditions d’un bon service, et faisait
        connaître les résultats des nouvelles études,
        les dispositions de la canalisation qui serait
        nécessaire pour compléter la distribution
        des anciennes eaux et celle des eaux nou­
        velles empruntées aux sources lointaines.
        Enfin, il proposait au conseil municipal
        d’instituer un service spécial d’ingénieurs,
        pour étudier le projet définilif de dériva­
        tion des nouvelles eaux.                             Fig. 145. — M. Belgrand.
          Dans sa séance du 12 janvier 1853, le con­
        seil municipal autorisa M. le préfet :    les ordres de M. Belgrand, qui se réservait
          « 1° A faire dresser un projet complet et   les études complémentaires des sources.
        un devis détaillé de la dérivation des sour­  Le tracé de l’aqueduc de dérivation des
        ces indiquées par M. Belgrand, et à diriger   sources de la Somme-Soude, du Sourdon et
        les études définitives de manière à ne plus   de la Dhuis, fut établi sur le terrain. Des
        permettre de doute sur les sources à prendre   nivellements, faits avec le plus grand soin,
        tout d’abord, ni sur celles qu’il convien­  démontrèrent la possibilité d’amener ces
        drait d’y ajouter en cas d’insuffisance;  sources sur les coteaux de Belleville, à
          « 2° A faire marcher parallèlement avec   37 mètres au-dessus du zéro de l’échelle du
        ces études celles de la distribution des eaux   pont de la Tournelle.
        dans Paris, de l’extension et du perfection­  En même temps, l’administration fit étu­
        nement du réseau des galeries d’égout, du   dier, sous la direclion de M. Belgrand, par
        meilleur mode d’établissement des fosses   M. l’ingénieur Lesguillier, le projet de déri­
        d’aisances, et des meilleurs systèmes d’éva­  vation de quelques sources qui alimentent
        cuation du produit des vidanges. »        une autre rivière, la Vanne, appartenant
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