Page 323 - Les merveilles de l'industrie T3 Web

INDUSTRIE DE L’EAU. 321

Castelnaudary............................. 420 remplie d’une masse énorme de galets, et
Glasgow........................................ 400 l’on n’ignore pas que, dans beaucoup de
Londres........................................ 95
villes du Midi, ces galets sont consacrés au
Paris............................................. 90
Narbonne..................................... 85 pavage des rues. On comprend sans peine
Toulouse.............................. 78
que l’eau, déjà filtrée par la couche de sable
Genève........................................ 74
Philadelphie.............................. 70
Grenoble..................................... 65
Vienne (Isère).............................. 60
Montpellier.................................. 60
Clermont..................................... 55
Edimbourg.................................. 50
Dans ce tableau, Paris figurait pour 90 li­
tres d’eau ; mais comme les services publics
en absorbaient 35 litres, il en résultait que
la part de chaque habitant n’était que de 35
litres. A Londres, au contraire, où l’on dis­
trait fort peu d’eau pour les services pu­
blics, la part de chaque habitant, déduction
faite des services publics, s’élève à 80 litres.
A son entrée dans l’administration muni­
cipale de Paris, M. Haussmann, préfet de la
Seine, se trouva en présence de cette grave
question des eaux, et il dut l’attaquer en
face, le système de distribution des eaux
publiques étant appelé à jouer un rôle es­
sentiel dans ce vaste ensemble d’améliora­
tions que l’on se proposait de réaliser pour
changer radicalement l’aspect et les dispo­
Fig. 144. — M. Haussmann.
sitions de l’ancien Paris.
Les premières études que fit entreprendre fin qui tapisse le fond du fleuve, se rende,
M. Haussmann prouvèrent que les eaux du en traversant la masse de ces galets, dans
fleuve qui traverse la capitale ne pourraient les galeries filtrantes creusées au-dessous de
être filtrées en grandes masses dans les sa­ la rive, et que le fleuve offre cet avantage
bles de la plaine d’Ivry. d’opérer lui-même le nettoyage du filtre en
Comme le système de filtration par des renouvelant les sables qui le composent.
tranchées pratiquées au bord du fleuve est Mais rien de semblable n’existe dans la plaine
établi à Toulouse, à Lyon et à Angers, on d’Ivry. La couche d’alluvions, beaucoup
fut naturellement conduit à essayer le même moins puissante, est formée presque entiè­
mode de filtration sur les rives de la Seine. rement de sable fin, et elle repose sur une
Mais il était facile de prévoir que ces essais couche d’argile remplie de cristaux de gypse
n’aboutiraient à aucun résultat avantageux. (argile plastique). Il était évident que l’eau
Tous les géologues savent qu’il n’existe au­ passerait beaucoup plus difficilement dans
cune analogie entre les alluvions de la val­ ce filtre entièrement composé de sable fin
lée de la Seine et celles du Rhône et de la que dans les galets du Rhône; il devait aussi
Garonne. La vallée du Rhône, à Lyon, est arriver nécessairement que les eaux filtrées,
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