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INDUSTRIE DE L’EAU. 191

rtisntii se trouvent sous la même latitude par leur séjour dans les régions maréca­
et à peu de distance les unes des autres, et geuses des bords de la Méditerranée sur les
«sontpluséloignées des foyers d’exhalaison. » rivages africains.
Les fièvres intermittentes sont la maladie Nous en avons dit assez pour établir l’in­
résultant de l’empoisonnement qu’occasion­ salubrité des régions marécageuses, et prou­
nent les émanations des marais. Ces fièvres ver que cette insalubrité est bien due à la
sont bénignes ou pernicieuses. décomposition des matières organiques mé­
langées à ces eaux, décomposition qui s’opère
à l’automne après que l’évaporation provo­
quée parles chaleurs de l’été a laissé la vase
des marais à nu sur la surface du sol. Quant
à l’agent précis de cette intoxication, quant au
produit défini, qui, émanant de cette vase sé­
chée, devient la cause déterminante des fiè­
vres intermittentes, c’est une question encore
à résoudre, et qui résistera longtemps sans
doute, aux efforts de la science et de l’observa­
tion. L’important pour l’hygiène publique,
c’est de savoir que c’est bien dans la décompo­
sition du résidu de l’évaporation des eaux sta­
gnantes que gît la cause primitive des
affections qui sévissent dans les régions ma­
récageuses.

CHAPITRE XX
LES EAUX MINÉRALES, OU MÉDICINALES. — CARACTÈRES
PHYSIQUES DES EAUX MINÉRALES. — CAUSES DE LEUR
Fig. 80. — Une mare. MINÉRALISATION ET DE LEUR THERMALIIÉ. — LA COM­
POSITION DES EAUX MINÉRALES EST-ELLE SUJETTE A DES
Les fièvres intermittentes se déclarent à VARIATIONS ?
la fin de l’été et au commencement de l’au­ Après avoir étudié le groupe des eaux po­
tomne, lorsque l’eau des marais étant pres­ tables et des eaux non potables, nous avons à
que entièrement évaporée par les chaleurs parler du troisième et derniergroupe, c’est-
de l’été, la vase reste à nu et en contact avec à-dire des eaux minérales, ou, médicinales.
1 air atmosphérique. 11 .est assez difficile, ou pour mieux dire,
Quand on parcourt les côtes de la Médi­ il est impossible de définir rigoureusement
terranée, dans le voisinage des nombreux les eaux minérales. Une distinction bien tran­
étangs salés qui s’étendent d’Aigues-Mortes chée ne saurait être établie entre les eaux
a Agde, on reconnaît sur les traits amai­ minérales et les eaux potables ou non pota­
gris et à la physionomie maladive des habi­ bles, puisque les eaux minérales se boivent,
tants, la vérité du tableau que nous venons et qu’elles ne peuvent pourtant être considé­
de tracer. Chacun sait également que nos
rées comme des eaux potables analogues à
soldats d’Afrique rapportent en France des celles des fleuves ou des rivières. Le passage
lièvres intermittentes rebelles, contractées
du groupe des eaux potables ou non potables