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194 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

En général, une coloration quelconque sulfures contenus dans les eaux. Dans |1S
dans une eau médicinale, est le résultat de la sources non sulfureuses on remarque sotu.
décomposition partielle de quelques-uns des vent une faible odeur sulfureuse. Les hydro-
principes qui la minéralisent. logistes l’attribuent à la décomposition de
La saveur des eaux minérales est très-va­ quelques traces de sulfate par des substances
riable. Elle est alcaline, acidulé, salée, sau­ organiques; cette odeur est, d’ailleurs, très-
mâtre, styptique, sulfureuse, etc., selon les fugace et ne tarde pas à disparaître com­
principes qu’elle renferme. L’acide car­ plètement au contact de l’air. On a re­
bonique libre contenu dans les sources marqué aussi que quelques eaux minérales
gazeuses bicarbonatées, chlorurées ou sul­ présentent une faible odeur marécageuse ou
fatées, leur communique une saveur aigre­ bitumineuse, en général éphémère. Dans
lette ou piquante, plus ou moins sensible, le voisinage des volcans, certaines sources
suivant la proportion de cet acide existant dégagent parfois une odeur d’acide sulfu­
dans l’eau ; et cette proportion dépend sur­ reux. L’eau de la source iodo-bromurée de
tout de la température et de la pression Saxon (Valais) répand une odeur safranée
auxquelles l’eau est soumise. Après la dis­ qui n’est pas désagréable.
parition du gaz, la saveur des eaux bicarbo­ Disons enfin que quelques eaux minéra­
natées est saline, terreuse ou amère, suivant les qui sont chargées d’acide carbonique,
la nature et la quantité des sels contenus ont une odeur bitumineuse. Cette odeur se
dans l’eau. dissipe lorsqu’on les a conservées pendant
Les eaux sulfureuses et ferrugineuses sont quelque temps en bouteille.
celles dont la saveur est la plus caracté­ La limpidité caractérise, on peut le dire,
ristique. Même en très-faible proportion, les les eaux minérales, car le cas est assez rare
sels de fer communiquent aux eaux qui en où des matières en suspension troublent
renferment une saveur atramentaire (d’en­ leur transparence. Les eaux minérales qui
cre). Cependant la saveur des sels de fer émergent des terrains primitifs sont tou­
peut être masquée par certains autres sels. jours très-limpides. Toutefois l’eau ther­
Plus les eaux sont chargées de principes male de Neyrac (Ardèche), qui sort du granit,
salins et d’acide carbonique, moins la sa­ est.trouble, parce qu’elle a lavé plusieurs
veur inhérente au fer est facile à distinguer’ couches de sable très-divisé et d’humus.
Les eaux sulfurées se reconnaissent tout Celles qui arrivent des terrains secondaires
de suite à leur saveur d’acide sulfhydrique, ou tertiaires, sont parfois troublées par des
qui rappelle celle des œufs pourris ou cou­ substances terreuses dans un état d’extrême
vés. 11 reste ensuite un arrière-goût salin ou division. Les eaux minérales ferrugineuses,
fade, mais quelquefois amer. surtout les eaux bicarbonatées, se troublent
Les eaux chlorurées et sulfatées ne se dis­ par l’effet de la transformation de l’oxyde
tinguent pas facilement au palais, leur sa­ ferreux en oxyde ferrique, qui se dépose par
veur étant à peu près la même. le repos.
Quelques eaux minérales peuvent se dé­ VI onctuosité, c’est-à-dire la sensation sa­
celer par Vodeur. Les eaux sulfureuses sont vonneuse au toucher, caractérise certaines
celles qui offrent l’odeur la plus caractéris­ eaux minérales, particulièrement celles de
tique et la plus prononcée. Cette odeur, la chaîne des Pyrénées. Un bain d’eau de
analogue à celle des œufs pourris, provient Luchon, de Bigorre, de Baréges, donne à la
de l’acide sulfhydrique qui préexiste ou peau une sensation grasse. On ne sait si l’on
qui se produit par l’action de l’air sur les doit attribuer cet effet au sulfure alcalin ou