Page 190 - Les merveilles de l'industrie T3 Web
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                  sont infectés par des miasmes occasionnés par   devoir emprunter à V Annuaire des eaux
                  le limon putride que l’eau stagnante aban­  de la France quelques pages dans lesquelles
                  donne en s’évaporant. Par sa décomposition,   cette question est spécialement traitée.
                  ce limon produit de l’hydrogène carboné, du   Une foule de théories ont été mises en
                  gaz sulfhydrique et des produits organiques   avant pour expliquer la nature des miasmes
                  malconnus, qui rendent éminemment insa­   paludéens et leurs funestes effets sur la santé
                  lubre l’air de ces régions.               de l’homme. On connaît, dit l’Annwtfï’re des
                    La question de la cause de l’insalubrité des   eaux de la France, dont nous allons rapporter
                  marais est d'une haute importance, tant pour   letexte en l’abrégeant, la théorie des anima­
                  la France, où l’on trouve encore plus de   lcules, celle de Y iatrochimie, le système des
                  450,000 hectares de marais,que pour l’Algé­  gaz, etc., etc. On sait aussi que, pour tran­
                  rie, qui offre un grand nombre de centres ma­  cher la difficulté, quelques médecins ont pris
                  récageux dont les émanations sont très-   tout simplement le parti de nier l’existence
                  préjudiciables à nos soldats et à nos colons.   de ces émanations, et d’attribuer les effets
                  On a prétendu que les marais de la France,   funestes du séjour dans les lieux maréca­
                  convertis en terres labourables, ajouteraient   geux à l’influence du froid et de l’humidité.
                  plus de sept millions aux revenus de l’Etat,   Néanmoins, presque tous les auteurs qui
                  et nourriraient plus d’un million d'habi­  ont écrit sur les émanations marécageuses,
                  tants. Cette évaluation n’a pu être qu’ap­  ont reconnu que jamais l’air n’est plus
                  proximative, mais elle n’en atteste pas moins   préjudiciable à la santé qu’après l’évapora­
                  les effets pernicieux qui résultent des éma­  tion des eaux d’un marais ou d’un étang,
                  nations des marais et le progrès que l’on   lorsque la vase, exposée aux rayons du
                  réaliserait par leur dessèchement.         soleil, subit l’influence d’une tempéra­
                    On ne possède encore qu’un très-petit  ture élevée. On admet assez généralement
                  nombre de documents précis sur la compo­   que les grandes pièces d’eau qui ne sont
                  sition des eaux stagnantes et des sols ma­  point soumises à ces alternatives, sont loin
                  récageux de la France. Aussi croyons-nous   de présenter les mêmes dangers.
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