Page 14 - Les merveilles de l'industrie T3 Web
P. 14
10 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
ainsi que le veulent aujourd’hui les écrivains plus tard, se distingua autant par ses tra
anglais, une part sérieuse dans la décou vaux scientifiques, que par son courage dans'
verte de la composition de l’eau? Son ex les guerres de la république.
périence fondamentale, c’est-à-dire la for La figure 7 (page 9) représente l’appareil
mation de l’eau au moyen d’étincelles désigné dans les traités de chimie sous le
électriques provoquées à travers un mélange nom appareil de Lavoisier et de Meusnier
d’hydrogène et d’oxygène, ne lui appartient pour la synthèse de l’eau. B,B' sont deux
pas : elle est due à Waltire. C’est James gazomètres pleins, l’un de gaz hydrogène,
Watt qui. l’engage à répéter cette expé l’autre d’oxygène et plongeant dans des
rience , et quand il l’a faite, il n’est pas seaux de cuivre, C,C' contenant de l’eau. Ces
plus éclairé qu’auparavant. C’est Priestley, gazomètres sont munis de contre-poids E,E',
et non Cavendish, qui prouve que le poids qui les équilibrent exactement, afin qu’ils
de l'eau formée est égal au poids dés deux s’élèvent d’eux-mêmes quand on y introduit
gaz hydrogène et oxygène que l’on a fait du gaz. F,F' sont des tubes, munis de robi
brûler par l’étincelle électrique, et cette nets, destinés à conduire les gaz des gazomè
grande découverte ne frappe aucunement tres dans le grand ballon en verre, A. Pour
Cavendish. Même après la publication du faire l’expérience, on commence par opérer
mémoire de Lavoisier sur l’analyse de l’eau, le vide dans ce ballon, au moyen du tube G,
c’est-à-dire en 1784, il est encore dans l’im- qui se visse sur le plateau d’une machine
pénitence finale, c’est-à-dire dans la croyance pneumatique; on y introduit ensuite du gaz
au phlogistique, doctrine dans laquelle il oxygène. A l’aide d’une machine électrique
est né et dans laquelle il doit mourir. que l’on met en communication avec la tige
En résumé, Cavendish a répété les expé de cuivre H, dont l’extrémité b est terminée
riences de plusieurs chimistes, et en a fait en boule, on établit un courant d’étincelles
quelques-unes qui lui sont propres, mais il électriques qui viennent éclater entre la
n’a su en interpréter aucune. boule a et l’extrémité b du tube amenant le
Nous allons voir combien, au contraire, gaz hydrogène. Ces étincelles enflamment
Lavoisier devient logique et précis dans son l’hydrogène qui sort du tube A, par une
étude sur la composition de l’eau, quand il très7petite ouverture. L’eau qui résulte de la
a fait avec Laplace, en 1783, son expérience combustion de l’hydrogène au sein du gaz
fondamentale. oxygène, se condense bientôt en gouttelettes
Nous avons dit que Monge avait fait le sur les parois du ballon ; au bout d’une
premier, dans son laboratoire de Mézières, heure ou deux, sa quantité s’y élève déjà à
l’expérience que Lavoisier avait exécutée à une quinzaine de grammes.
Paris, et que ce dernier s’était empressé de En brûlant les gaz hydrogène et oxy
rendre hommage à l’initiative de Monge. gène dans un appareil peu différent de celui
Lavoisier fit plus, il répéta l’expérience de que nous venons de représenter, Lavoisier
Monge, en profitant de l’appareil de ce der et Meusnier reconnurent qu’il fallait em
nier, c’est-à-dire se servant de l’étincelle élec ployer 85 parties en poids de gaz oxygène
trique, pour enflammer le mélange gazeux. et 15 parties en poids de gaz hydrogène, pour
C’est avec le eoncours de Meusnier que former et obtenir 100 parties d’eau.
Lavoisier fit de nouveau, sur une grande
échelle, l’expérience de la synthèse de l’eau Toutes les expériences faites jusque-là,
au moyen des gaz hydrogène et oxygène. tant en France qu’en Angleterre, avaient
Meusnier était cet officier d’artillerie, qui, démontré la composition de l’eau par la voie