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8                    MERVEILLES DE L’INDESTRIE.


                   « L’air inflammable continue de brûler tant qu’il   celles électriques à travers un mélange d’hy­
                  y a dans le récipient de l’air commun capable d’en­
                                                            drogène et d’air, mélange qu’il avait placé
                  tretenir la flamme.... L’air commun est diminué
                  d’un cinquième de ses dimensions primitives; quand  dans un vase métallique, afin de parer aux
                                                            dangers de l’explosion , observa qu’après la
                                                            combustion, il s'était formé de l’eau. Ca­
                                                            vendish répéta en 1782, cette nouvelle ex­
                                                            périence de Waltire, et il reconnut, comme
                                                            Waltire, qu’il se formait de l’eau par cette
                                                            combustion.
                                                              Au mois d’avril 1783, Priestley, exécutant
                                                            la même expérience de la combustion de
                                                            l’hydrogène et de l’oxygène, sous l’influence
                                                            des étincelles électriques, découvrit ce fait
                                                            capital que l’eau qui se dépose sur les pa­
                                                            rois du vase représente exactement le poids
                                                            des deux gaz qui ont servi à la combus­
                                                            tion.
                                                              James Watt, à qui Priestley communiqua
                                                            cet important résultat, y vit aussitôt, avec
                                                            toute la pénétration d’un homme de génie,
                                                            la preuve que l’eau n’est pas un corps sim­
                                                            ple. Le 26 avril 1783, Watt écrivit à Priest­
                                                            ley une lettre dans laquelle il émettait cette
                                                            idée, à propos de l’expérience de Priestley.
                               Fig. 6. — Priestley.           La lettre de James Watt fut lue en partie
                                                            pendant une séance de la Société royale
                  la flamme s’éteint, on voit dans presque tout le ré­  de Londres, par son président, sir Joseph
                  cipient une substance en poudre fine, comme un   Banks. Mais tout à coup, et comme saisi
                  nuage blanchâtre. »
                                                            de crainte, Watt hésite; il demande qu’on
                    Qu’était-ce que cepetit nuage blanchâtre?   suspende la lecture de sa lettre, et déclare
                  Le bon Waltire ne s’en doutait guère, car il   qu’il désire attendre, pour rendre publique
                  termine sa lettre par des histoires de feux   son opinion, les résultats d’expériences nou­
                  follets.                                  velles qu’a entreprises Priestley.
                    Cavendish répéta cette expérience de      Ce ne fut qu’en 1784 que Watt, enhardi,
                  Waltire, et il n’en tira pas plus de conclu­  crut devoir demander la lecture complète
                  sions. Watt, Priestley et Kirwan s’occupè­  de sa lettre, après l’avoir étendue, refondue
                  rent ensuite, en Angleterre, de cette humi­  et lui avoir donné la forme d’un mémoire
                  dité que l’on observait pendant l’inflamma­  adressé à de Luc, physicien de Genève.
                  tion du gaz hydrogène, mais sans en tirer   Cavendish lui-même n’osait tirer aucune
                  eux-mêmes aucune espèce de conséquence.   conclusion de ses expériences, ou, pour
                    Ce fut une nouvelle expérience de Wal­   mieux dire, il n’y voyait que la démonstra­
                  tire qui amena Cavendish à examiner avec   tion de l’existence du phlogistique.Cavendish
                  plus d’attention le produit de la combustion   avait été élevé, comme tous ses contempo­
                  du gaz inflammable par l’oxygène. En 1781,   rains, dans le culte de la théorie du phlogisti­
                  Waltire ayant fait passer une série d’étin­  que, et il gâtait ses belles expériences par
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