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INDUSTRIE DE L’EAU 133
dante, parce que, pendant le flux, l’eau
POIDS DU RÉSIDU reste immobile et conserve les impuretés
noms des fleuves.
PAR LITRE D’EAU.
qui, auparavant, se perdaient dans la mer.
La Tamise, à Londres, contient trois fois
La Loire, à Firminy........... 0*r,350 plus d’éléments solides à la marée montante
Le Rhône, à Lyon............. 0 ,107
La Moselle, à Metz............... 0 ,116 qu’à la marée descendante, et- les matières
La Garonne, à Toulouse... 0 ,137 en suspension y sont alors huit à dix fois
La Saône, à Lyon............... 0 ,141 plus considérables.
Le Maine, à Angers....... 0 ,147
I.a Seine, avant sa jonction Une conséquence naturelle des conditions
0 ,178 que nous venons d’indiquer, c’est que, pour
La Marne, avant sa jonc- un même fleuve, la quantité des éléments
0 ,180 varie, suivant le point de son parcours où
Le Doller, à Mulhouse........ 0 ,184
L’Isère, à Grenoble........... 0 ,188 l’on puise l’eau. Mais un fait que l’on n’au
La Vesle, avant Reims........ 0 ,100 rait pas soupçonné, c’est que ces variations
La Vienne, à Troyes........... 0 ,198 ont lieu d’une rive à l’autre. D’après Vau-
Le Doubs, à Besançon........ 0 ,230
Le Rhin, à Strasbourg........ 0 ,232 quelin et Bouchardat, l’eau de la Seine
L’Escaut, à Cambrai.......... 0 ,294 contient vers la rive droite, depuis le con
La Deule, avant Lille.......... 0 ,308 fluent de la Marne, une quantité de magné
La Lys, près de Menin........ 0 ,351
La Tamise, à Greenwich... 0 ,397 sie plus grande que vers la rive gauche ; et
Le Tibre, à Rome............... 0 ,546 l’eau de la rive gauche, analysée par ces
deux chimistes, donna des traces d’un azo
tate alcalin, sel qui faisait défaut dans l’eau
L’eau des fleuves ou des rivières qui tra de la rive droite.
versent les contrées peu habitées, renferme MM. Boutron et Henry ont trouvé que
moins de principes dissous que celle des la proportion des azotates augmente dans
lleuves qui traversent des centres de popu l’eau de la Seine à mesure que ce fleuve
lations nombreuses. C’est à leur sortie des s’éloigne de Paris. Comment expliquer cette
grandes villes, où elles reçoivent le plus sou particularité ? Lorsque les fleuves sont très-
vent le contenu des égouts, que les eaux des spacieux, les eaux des rivières qui s’y jettent
fleuves et rivières sont chargées d’une grande ne se confondent entièrement avec celles
quantité de principes étrangers. La Seine, du fleuve qu’au bout d’un temps très-long.
à Paris, contient cinq fois plus de matières Tout le monde sait que la Seine et la Marne,
dissoutes que la Delaware et l’Ottawa en qui se joignent en amont de Paris, forment
Amérique, et que l’Ilz, dans la Bavière ; la deux courants distincts, qui ne se mélan
Tamise, à Londres, en renferme vingt fois gent entièrement qu’à une assez grande dis
plus. Cependant l’Ilz est presque noire, par tance de leur point de jonction. D’après
suite du voisinage des tourbières, et son Robinet, il y a 6 degrés hydrotimétriques
sillon se reconnaît encore longtemps au- de différence entre les deux courants. Cet
dessous de Passau, après qu’elle s’est jetée observateur assure que ce n’est qu’après
dans l’Inn. avoir franchi le circuit formé par la Seine
Quand les villes sont bâties près de l’em devant Meudon et Sèvres, que les eaux sont
bouchure d’un fleuve, la proportion des suffisamment mélangées avec celles de la
matières étrangères que renferme l’eau de Marne, et qu’on trouve le même titre hy-
ce fleuve augmente au moment de la marée drotimétrique en quelque point que l’on
montante, et diminue à la marée descen puise l’eau.