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172 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
Après ce coup d’œil sur la poterie en intelligence et leurs forces, mais c’est à la
Egypte, nous parlerons des connaissances plus humble de ces branches : ils fabriquent
du peuple hébreu dans le même genre les briques qui doivent entrer dans la con
d’industrie. struction de la ville de Ramsès.
Joseph, qui fit venir ses frères en Égypte, En étudiant avec soin les briques qui ont
et qui les établit dans la terre de Gessen, été recueillies dans les villes les plus an
vivait environ dix-huit à dix-neuf siècles avant ciennes du monde, on remarque qu’elles
sont plus grosses que les nôtres, et qu’un
assez grand nombre n’ont pas été cuites. Ces
briques crues étaient ordinairement placées
dans l’intérieur des massifs de maçonnerie,
et, chose étrange, elles étaient néanmoins
couvertes d’inscriptions cunéiformes creu
sées sur la face intérieure, et par consé
quent, invisibles de l’extérieur du monu-
| ment.
Ces briques simplement séchées au so-
| leil, n’auraient pas eu une bien grande so
lidité ; mais à l’argile dont elles étaient
composées, on ajoutait de la paille hachée
et même des fragments de jonc ou d’autres
plantes de marais, ce qui ajoutait à leur
consistance.
L’Exode, ou le livre de l’Ancien Testa
ment qui raconte la sortie des Hébreux de
l’Égypte, nous fournit des détails qui prou
vent que de la paille entrait alors dans la
fabrication des briques.
« Le roi Pharaon dit : Ce peuple s’est fort multi
l’ère chrétienne. Les Hébreux auraient pu plié dans mon royaume, vous voyez que cette popu
s’assimiler rapidement les connaissances lace s’est beaucoup accrue; combien croîtrait-elle
techniques des Égyptiens avec lesquels davantage encore si on lui relâchait quelque chose
de son travail !
ils étaient en contact journalier. Mais les « Le roi donna donc, ce jour-là même, cet ordre à
descendants d’Abraham, d’un caractère très- ceux qui avaient l’intendance des ouvrages du peu
positif, comme ceux de nos jours, n’étaient ple d’Israël,et qui exigeaient d’eux les travaux qu’on
leur avait imposés, et leur dit :
pas naturellement portés vers les arts. Ils « Vous ne donnerez plus, comme auparavant, de
se livraient de préférence au commerce, paille à ce peuple, pour faire leurs briques ; mais
lorsque la culture des champs leur en lais qu’ils aillent en chercher eux-mêmes.
« Et vous ne laisserez pas d’exiger d’eux la même
sait le loisir. Aussi lorsque les Israélites,
quantité de briques qu’ils fabriquaient auparavant,
qui s’étaient multipliés après la mort de sans en rien diminuer, car ils n’ont pas de quoi
Joseph, furent réduits en servitude, nous ne s’occuper, ils se disent l’un à l’autre : Allons sacrifier
à notre Dieu. »
les trouvons pas occupés à la pratique des
arts ou des métiers un peu nobles. C’est, L’intendant dit alors aux Hébreux que,
il est vrai, à l’une des branches de la céra par l’ordre de Pharaon, il ne leur donnera
mique qu’ils sont forcés de consacrer’ leur I plus de paille.