Page 176 - Les merveilles de l'industrie T1
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POTERIES, FAÏENCES ET PORCELAINES.                             171

              propre à ces productions antiques. La plu­  intérêt, les ustensiles faits de cette sub­
              part de ces figurines ont été trouvées dans   stance n’étaient pas déposés dans les tom­
              des tombeaux.                              beaux, et par conséquent, n’ont pas été
                 On ne possède que peu de poteries de    conservés. Wilkinson, dans son ouvrage sur
              l'antique Egypte ayant un caractère usuel.   l’Égypte, a donné la description des cuisines
              Cela tient à ce que les Egyptiens attachaient   et des repas égyptiens; il parle de buffets
              peu de prix à de pareils objets. Ils se ser­  chargés de plats et d’assiettes en poterie
              vaient de préférence, pour fabriquer leurs   élégante ; mais aucun spécimen de vases
              ustensiles, des métaux, qu’ils travaillaient   de cette nature n’est parvenu jusqu’à nous.
               avec un art infini. On sait que les bijoux   Les auteurs qui ont écrit sur les usages
               d’or et d’argent, ainsi que d’autres objets   de l’ancienne Égypte ont signalé un assez
               métalliques, se trouvent en grande quantité   curieux emploi des poteries, que l’on trans­
               dans leurs tombeaux. Mais comme la poterie   portait de la haute Égypte, où se trouvait le
               commune ne présentait à leurs yeux aucun   centre de la fabrication de la poterie, dans






























                                    Fig. 117 et 118. — Vase en poterie de l’ancienne Égypte.
               la basse Égypte, où régnaient la richesse et   Athénée parle aussi de certains vases à
               les arts. Elles servaient, comme corps légers,   rafraîchir dont la fabrication avait lieu à
               creux et pleins d’air, à alléger le poids des ra­  Coptos. Ces vases étaient tout simplement en
               deaux et bateaux qui naviguaient sur le Nil.   terre cuite, mais la terre avait été aromati­
               Les bateliers attachaient les poteries à leurs   sée avec la myrrhe, le schénante, etc., et elle
               radeaux, lorsqu'ils descendaient le fleuve.   parfumait le vin qu’on y versait. Ces sub­
               Quand ils étaient arrivés au Delta, ils dé­  stances odorantes devaient être introduites
               faisaient ces radeaux, et les pièces qui les   dans la pâte absorbante de ces vases après
               composaient étaient livrées à la consomma­  leur cuisson. En effet, aucune substance
               tion, soit de la Rasse-Égypte, soit des pays   aromatique ne pourrait résister, sans être
               européens avec lesquels les marchands égyp­  complètement altérée, à l’action du feu des­
               tiens avaient des relations de commerce.  tiné à cuire ces poteries.
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