Page 408 - Les fables de Lafontaine
P. 408

4°4          FABLES. — LIVRE DIXIÈME

        D’un ton demi-formé, bégayante couvée,
        Demandaient par des cris * encor * mal entendus *.   20
                La pauvre Aragne *, n’ayant plus 4
        Que la tête et les pieds, artisans superflus,
                Se vit elle-même enlevée.
        L’hirondelle, en passant, emporta toile et tout,
                Et l’animal pendant au bout.           25
        Jupin *, pour chaque état *, mit deux tables au monde :
        L’adroit, le vigilant et le fort sont assis
                A la première ; et les petits
                Mangent leur reste à la seconde.
          Exercice complémentaire. — Expliquez et discutez lu morale
        de cette fable.




                 7.  — LA PERDRIX ET LES COQS

          Sources. — Ésope ; Corrozet ; Haudent ; Meslier.
          Intérêt. — Le portrait de la Perdrix est celui d’une fille bien
        élevée, même un peu précieuse, mais du reste on ne peut plus
        raisonnable, une vraie fille du XVIIe siècle ; il ressort admirable­
        ment et avec un naturel parfait de ses pensées, de ses attitudes,
        de ses réflexions. Délicieux chef-d’œuvre de pittoresque et de
        délicate ironie, sans grande portée morale.

        Parmi de certains * coqs incivils *, peu galants *,
               Toujours en noise * et turbulents,
               Une perdrix était nourrie *.
               Son sexe et l’hospitalité \
        De la part de ces coqs, peuple à l’amour porté,   5
        Lui faisaient espérer beaucoup d’honnêteté * :
                   •
          4.  N'ayant plus, par opposition aux temps où elle était une jeune
        fille, avant sa métamorphose.
          1. L'hospitalité, Comprenez : les égards dus à son sexe et les devoirs
        de l’hospitalité.
   403   404   405   406   407   408   409   410   411   412   413