Page 407 - Les fables de Lafontaine
P. 407

L'ARAIGNÉE ET L’HIRONDELLE         4°3
              Que lorsqu’il n’est pas le plus fort :   40
              Voulez-vous qu’il vive en ermite ?

        Exercice complémentaire. — Supposez que le Loup est pris
      par les Bergers. Ils lui reprochent sa cruauté. Réponse du Loup.




             6.  — L’ARAIGNÉE ET L’HIRONDELLE

        Sources. — Abstémius ; Haudent.
        Intérêt. — Eable mythologique, composée avec beaucoup d’art,
       aussi bien pour le mouvement que pour le pittoresque. La conclu­
       sion, très pessimiste, constate une fois de plus, mais avec plus de
       vigueur que jamais, l’irrémédiable impuissance des petits en face
       des grands. C’est un chef-d’œuvre du genre fable ornée.
          « O Jupiter *, qui sus, de ton cerveau,
          Par un secret d’accouchement nouvéau,
          Tirer Pallas * jadis mon ennemie,
          Entends ma plainte une fois en ta vie1!
          Procné * me vient enlever les morceaux ;    5
          Caracolant *, frisant * l’air et les eaux,
          Elle me prend mes mouches à ma porte ;
          Miennes je puis les dire ; et mon réseau *
          En serait plein, sans ce maudit oiseau :
          Je l’ai tissu * de matière assez forte. »   10
              Ainsi, d’un discours * insolent,
      Se plaignait l’Araignée, autrefois tapissière 2,
              Et qui, lors *, étant filandière *,
      Prétendait * enlacer * tout insecte volant.
      La sœur de Philomèle *, attentive à sa proie,   15
      Malgré le bestion *, happait * mouches 3 dans l’air,
      Pour ses petits, pour elle, impitoyable joie *,
      Que ses enfants gloutons *, d’un bec toujours ouvert,

        1. Entrée en matière exclamative, 26, b. — 2. Voir Minerve *. —
      3. Article, 29, c.
   402   403   404   405   406   407   408   409   410   411   412