Page 258 - Les fables de Lafontaine

FABLES. — LIVRE SIXIÈME
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Pestant, en sa fureur extrême,
Tantôt contre les trous, puis contre ses chevaux,
Contre son char, contre lui-même 3.
Il invoque à la fin le dieu dont les travaux
Sont si célèbres dans le monde 4 : 15
— « Hercule *, lui dit-il, aide-moi! si ton dos
A porté la machine * ronde,
Ton bras peut me tirer d’ici. »
Sa prière étant faite, il entend, dans la nue,
Une voix qui lui parle ainsi : 20
— « Hercule veut qu’on se remue *,
Puis il aide les gens. Regarde d’où provient
L’achoppement * qui te retient.
Ote d’autour de chaque roue
Ce malheureux mortier, cette maudite boue 25
Qui jusqu’à l’essieu les enduit.
Prends ton pic et me 5 romps ee caillou qui te nuit.
Comble-moi cette ornière. As-tu fait * ? — Oui, dit l’homme.
— Or * bien, je vas * t’aider, dit la voix. Prends ton fouet.
— Je l’ai pris ; qu’est-ce * ci ? mon char marche à souhait! 30
Hercule en soit loué! » Lors * la voix : « Tu vois comme *
Tes chevaux aisément se sont tirés de là.
Aide-toi, le Ciel t’aidera. »
Exercice complémentaire. — Commentez le dernier vers à l’aide
d’exemples empruntés à la vie courante.

19. — LE CHARLATAN

Sources. — Abstémius ; Bonaventure des Périers, qui s’ins­
pire lui-même du Pogge, auteur de nouvelles et historien italien
du xvc siècle.
Intérêt. — Cette fable est une comédie de caractère, satirique
comme toute comédie de ce genre (cf. l’Avare, le Tartuffe, de
3. Accumulation, 23, a. — 4. Périphrase, 24, d ; il s’agit d’Hercule,
nommé au vers suivant. — 5. Complément du second impératif, 29, e.
Ce complément est un datif éthique, 29, f.