Page 129 - Les fables de Lafontaine
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LA LICE ET SA COMPAGNE            125

       Des enfants de Japet *, toujours une moitié
              Fournira des armes à l’autre. »        10
        Exercice complémentaire. — Composez, à l’imitation de La
      Fontaine, une brève épigramme où un blessé, sur le champ de bataille,
      exprime sa tristesse de mourir sous les coups de ses semblables.


              7.  — LA LICE * ET SA COMPAGNE
        Source. — Phèdre.
        Intérêt. — Cette fable est un petit drame en trois actes, sobre et
       vigoureux. Peu de pittoresque, tout est en action. On notera la
       force dramatique du vers 14.
              Une Lice * étant sur son terme *,
       Et ne sachant où mettre un fardeau si pressant,
       Fait si bien qu’à la fin sa compagne consent
       De lui prêter sa hutte * où la Lice s’enferme.
       Au bout de quelque temps sa compagne revient.   5
       La Lice lui demande encore une quinzaine.
       Ses petits ne marchaient, disait-elle, qu’à peine
              Pour faire * court, elle l’obtient.
       Ce second terme échu, l’autre lui redemande
              Sa maison, sa chambre, son lit.        10
       La Lice, cette fois, montre les dents et dit :
       — « Je suis prête à sortir avec toute ma bande
              Si vous pouvez nous mettre hors *. »
              Ses petits étaient déjà forts.
       Ce qu’on donne aux méchants, toujours on le regrette. 15
              Pour tirer * d’eux ce qu’on leur prête,
              Il faut que l’on en vienne aux coups ;
              Il faut plaider, il faut combattre.
              Laissez-leur prendre un pied chez vous :
              Ils en auront bientôt pris quatre.      20
        Exercice complémentaire. — Comparez cette fable avec VI,
       13, le Villageois et le Serpent, et XII, 16, la Forêt et le Bûcheron,
       et dites quels sont les sentiments de La Fontaine à l’égard des ingrats.
        1. Style indirect, 29, z.
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