Page 51 - Le jardin potager biologique
P. 51

LA FERTILISATION BIOLOGIQUE            49

         microorganismes qui fixent l’azote de l’air. Même le nitrate de
         soude du Chili, le seul engrais azoté naturel (1), est exclu, et
         à plus forte raison tous les engrais azotés chimiques.
           • Les apports minéraux à dominante silicieuse.
           Rentrent dans cette catégorie toutes les roches siliceuses
         broyées (poudre de basalte, de granité, de gneiss, de por­
         phyre, etc.). Ces poudres de roches silicieuses commencent
         seulement à être commercialisées en France, mais elles sont
         utilisées en agriculture biologique depuis de nombreuses années
         dans la plupart des pays d’Europe (Suisse, Autriche, Alle­
         magne) et aux Etats-Unis.
           Nous pensons qu’elles doivent constituer la base de la ferti­
         lisation minérale au jardin biologique. On les apporte à la
         dose de 4 à 5 kg à l’are chaque année, sous forme de poudre
         très fine. Leur intérêt réside dans le fait qu’elles contiennent
         pratiquement tous les minéraux nécessaires aux plantes (et en
         particulier la silice, le magnésium et les oligo-éléments). Elles
         ne sont vraiment pauvres qu’en phosphore (et pour certaines,
         en calcium), que l’on apporte sous forme de phosphate naturel
         ou de poudre d’os.
           Il est connu que les sols volcaniques sont parmi les plus
         fertiles du monde ; c’est pourquoi le basalte est une roche
         siliceuse particulièrement intéressante. Les agriculteurs biolo­
         giques suisses utilisent un mélange de granité, de gneiss, de
         porphyre et de dolomies qui donne également de très bons
         résultats. Ce mélange a d’ailleurs une composition très voisine
         de celle des limons du Nil qui ont donné à l’Egypte, depuis
         des millénaires, sa légendaire fertilité et qui ne sont rien d’autre
         que des débris minéraux arrachés aux montagnes primaires
         du haut cours du Nil.
           L’agronomie moderne juge inutile d’apporter au sol de la
         silice, sous prétexte que la plupart des roches en sont très
         largement pourvues. Mais l’agriculture biologique à depuis


          (i) Une substance n’est pas bonne du simple fait qu’elle soit natu­
         relle ; il faut opérer un choix parmi les substances que nous offre la
         nature.
   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56