Page 74 - Vincent_Delavouet
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parois ressemblent un peu à nos alignements de Carnac, en
Bretagne.
On trouve encore dans ces parages quelques tribus de
Peaux-Rouges, remontées du Nouveau Mexique, mais ces
peuplades sont en décroissance et tendent à disparaître.
• Je voulus essayer d’assister à une fête ou plutôt à des
réjouissances données par cette tribu de Peaux-Rouges en
me servant de prétexte de leur offrir des articles de bijouterie.
Mais il me fut absolument défendu d’en approcher; sous
aucun prétexte ils ne tolèrent l’intrusion du « blanc » chez
eux, n’ayant sans doute pas à se louer de ses procédés.
Tout ce que je pus savoir, c’est que ce jour-là, pour corser
la fête, ils mangèrent du chien ! ! !
Je quittai ces parages-pour aller un peu plus loin, à
Jérôme, visiter des mines de cuivre. Dans cette ville une
fumée âcre et nauséabonde prend à la gorge le visiteur. Le
système de fonderie* est assez rudimentaire. Il consiste à
broyer, en premier lieu, par des machines de forte puissance,
dénommées «moulins», la roche mélangée au minerai ; puis de
wagonnets transportent à quelques kilomètres de là les
morceaux broyés, alors pas plus gros que des cailloux ; tous
cela mélangé de soufre est déversé sur des bûches de boit
auxquelles on met le feu ;ceci pour obtenir l’éclatement dus
cuivre d’une part, de la roche de l’autre et, comme ces
brasiers ont des longueurs d’au moins un kilomètre, il se
dégage une fumée âcre, nauséabonde et des lueurs vertes
d’un singulier effet, qui proviennent de la combustion du
soufre.
C est généralement des Mexicains qui travaillent dans ces
fonderies, qui sont les plus importantes de tous les Etats-
Unis, en raison de leur rendement en cuivre. Etant sur place,
il me fut donné d’assister à une terrible explosion, dans la
partie réservée au cuivre en fusion. Un immense chaudron
éclata avec son contenu et j’assistai impuissant à cette scène
horrible ; je vis un homme couvert de matières en ignition
« flamber » comme une allumette. Plusieurs autres ouvriers
furent plus ou moins grièvement brûlés. Mais il faut croire
que ce spectacle était banal et fréquent, puisque je rencontrai