Page 52 - Apiculture Moderne
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        vrent, dans une ruche vide, après s’être assuré qu’ils ne portent
        pas la mère. On ajoute dans cette nouvelle ruche six cadres conte­
        nant dés rayons vides et on la met à la place de la première, qu’on
        transporte dans un autre endroit. Les abeilles revenant de butiner
        y rentreront et continueront d’élever le couvain; au bout d’une
        semaine elles auront construit des alvéoles maternels que l’on
        enlèvera, sauf deux (ceux enlevés pouvant être utilisés pour la
        formation d’autres essaims). La première mère qui éclora tuera
        l’autre et la ruche sera complète.
          Cette précaution de conserver deux alvéoles n’a évidemment
        pour but que d’éviter un insuccès dans le cas où, pour une cause
        accidentelle, l’une des deux mères viendrait à périr avant de sortir
        de sa cellule.
          La souche qu’on a déplacée contient toujours l’ancienne mère;,
        celle-ci continuant sa ponte, la ruche sera vite repeuplée par
        l’éclosion de son couvain.
          Un second procédé consiste à enlever de la ruche le rayon por­
        tant la femelle et à le mettre, avec la moitié du couvain, dans une
        ruche vide que l’on installe à la place de la souche. Celle-ci,
        transportée ailleurs, ne lardera pas à construire des alvéoles de
        mère.
          On peut encore, après avoir installe l’essaim à la place de la
        souche, mettre celle-ci elle-même à la place d’une autre ruche
        qu’on déplace dans ce but.
          Si l’on veut gagner du temps, on peut, à l’essaim nouvellement
        formé, donner dès le lendemain un alvéole de femelle ou même
        une femelle; mais pour la lui faire accepter, il faut qu’il soit
        amplement nourri : cela semble le mettre de bonne humeur. De
        même, l’essaim qui doit se faire une reine a besoin de beaucoup
         de miel, pour la préparation de cette gelée spéciale qui donne la
        fécondité.
          Dans un récent ouvrage *, M. de Layens décrit un.nouveau pro­
         cédé qu’il considère comme plus sûr que tout autre : Soient deux
         ruches fortes A et B, et une troisième ruche vide C. On fait passer
         toutes les abeilles de la ruche B dans C, qu’on met à la place de B.
         Puis la ruche B, qui ne contient plus d’abeilles, est mise à la

          1. G. de Layens, Le Rucher illustré (Paris, Librairie Paul Dupont, in-8°).
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