Page 48 - Apiculture Moderne
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ESSAIMAGE.


        ou de colle forte, et qui servent à donner aux abeilles la direction
        à suivre ; et que les fondations sont constituées par des feuilles
        de cire gaufrée.
          On recouvre cette ruche d’une toile et on la dispose de manière
        à recevoir facilement un nourrisseur (v. page 91), car on a sou­
        vent besoin de nourrir les nouveaux essaims : les abeilles qui quit­
        tent la souche, quoique bien gorgées à leur départ, ne peuvent
        pas emporter de grandes provisions. A l’aide d’une planche do-
        1 mètre environ, on établit une communication entre le sol et
        ladite ruche, dont on ferme l’entrée.
          On se munit alors d’une caisse carrée d’environ 30 centimètres
        de côté, ayant un couvercle; on la tient ouverte au-dessous de
        l’essaim, et, d’un coup sec, on l’y fait tomber; on referme vive­
        ment le couvercle, et retournant rapidement la caisse, on la pose
        à terre à l’endroit même où l’on se trouve, et on l’abrite contre les
        rayons du soleil. On glisse une cale entre le couvercle et la boîte,
        de façon à soulever légèrement celle-ci, afin de laisser un passage
        aux abeilles qui auraient pu s’envoler pendant cette manœuvre et
        qui viendront rejoindre les autres.
          On enfume la place où se trouvait fixé l’essaim pour en chasser
        les dernières abeilles, puis la caisse est portée près de la ruche
        vide, préparée d’avance. On ouvre l’entrée de la ruche, ainsi que
        le couvercle de la boîte, et, d'un nouveau coup sec, on fait tomber
        l’essaim sur la planche servant de pont, tout près de l’entrée.
          Les abeilles passent dans la ruche ; celles qui restent dans la
        caisse sont brossées avec une plume d’oie mouillée, et on enlève
        la planche. Le soir, surtout s’il n’y a pas encore de miellée et que
        le temps soit mauvais, on nourrira l’essaim, et cela jusqu’à ce qu’il
        puisse se suffire à lui-même. S’il arrive qu’après avoir retourné la
        caisse les abeilles se hâtent d’en sortir, c’est que la mère n’est pas
        tombée avec elles : elles vont alors la retrouver, se groupent de
        nouveau, et l’on n’a plus qu’à recommencer l’opération.
          Quand un essaim se fixe à une branche trop élevée, on secoue la
        branche avec une perche : il tombe et souvent se replace plus bas.
          L’abbé Voirnot dit avoir observé des abeilles sortant en es­
        saims sans être accompagnées d’une reine; mais le fait est acci­
        dentel. Il a même été mis en doute : en règle générale, les
        essaims ne sortent qu’avec une mère, qu’ils suivent partout.
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