Page 45 - Apiculture Moderne
P. 45

ESSAIMAGE.                      41

             culleur, qui, ainsi prévenu, pourra se préparer à recevoir l’essaim.
             11 est rare, en effet, qu’il ne parle pas le lendemain, si la tem­
             pérature est favorable et s’élève au moins à une vingtaine de
             degrés. On voit alors les abeilles, après s’être gorgées de miel,
             gagner la porte en battant des ailes l, et sortir en masse, accom­
             pagnées de la mère. L’essaim va généralement se fixer à peu de
             distance, s’accrochant généralement à une branche où il sera
             facile de le recueillir. C’est pourquoi les apiculteurs qui ont de
             nombreux essaims naturels à surveiller plantent parfois, auprès de
             leurs ruches, quelques piquets à l’extrémité desquels ils attachent
             un bouquet de bruyère ou de feuillage quelconque; les essaims s’y
             attachent volontiers, surtout si l’on a introduit au milieu de ces
             feuillages un fragment de vieux rayon de cire dont l’odeur les
             attire. Cette pratique n’est utile, bien entendu, que s’il n’existe
             pas d’arbustes dans le voisinage. Les premières abeilles qui se
             sont fixées sur un point quelconque commencent à battre le rap­
             pel. D’autres ne tardent pas à venir les joindre en faisant de
             même et bientôt l’essaim est complètement groupé.
               On reconnaît la ruche d’où est sorti l’essaim à son plateau por­
             tant des traces semblables à du noir de fumée. Parfois aussi on
             trouve sur le sol de jeunes abeilles mortes.
               La cause principale de l’essaimage naturel étant l’étroitesse du
             logement, il en résulte que si l’on veut empêcher cet essaimage,
             on aura grande chance d’y réussir en augmentant la capacité de
             la ruche, soit au moyen des planches de partition, soit au moyen
             des hausses, soit en juxtaposant ou en superposant une seconde
             ruche à la première. C’est là, nous l’avons déjà dit, l’un des grands
             avantages du mobilisme.
               L’essaimage n’est, naturellement, qu’un embarras pour celui qui
             ne veut pas augmenter le nombre de ses ruches, et une ruche qui
             essaime donne conséquemment moins de miel.
               En Amérique, pour ne pas augmenter le nombre des ruches
             malgré l’essaimage, on installe l’essaim recueilli dans une ruche


              1. Les abeilles battent ainsi des ailes dans toute circonstance où elles veu­
             lent se réunir : elles battent le rappel ou appel. A ce moment elles relèvent
             l’abdomen en l’air, ce qui les distingue des ventileuses qui au contraire
             l'abaissent.
   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50