Page 47 - Apiculture Moderne
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ESSAIMAGE.                      4Î


              Les ouvrières qui sont restées dans la ruche mère ou souche
            (celle qui a fourni un essaim) auront bientôt, nous venons de le
            dire, une nouvelle mère qui ne tardera pas à éclore et qui, après
            fécondation, continuera la ponte, interrompue par le départ de la
            vieille mère.
              Au moment de l’essaimage, la ruche renferme toujours un
            certain nombre d’alvéoles contenant des mères prêtes à sortir.
            Si l’on veut empêcher la formation d’essaims secondaires, on enlè­
            vera tous ces alvéoles, à l’exception de deux (les plus beaux natu­
            rellement), qui fourniront à la ruche deux mères pour remplacer
            l’ancienne, partie avec l’essaim primaire. L’une des deux sera
            détruite par l’autre ou par les abeilles. Dans ce dernier cas, ces
            dernières rongent la cellule et l’ouvrent par le côté, pour tuer la
            reine au berceau. (Lorsque la mère est sortie par éclosion, la
            cellule est rongée par l’extrémité.)
              Mais si cependant on veut éviter les essaims secondaires sans
            supprimer, comme nous venons de le dire, les alvéoles de femelles,
            on installera l’essaim primaire à la place de la souche : les abeilles
            revenant de butiner viendront le renforcer et y apporteront leurs
            provisions.
              La ruche mère sera transportée plus loin, et mise à la place
            d’une autre déplacée dans ce but. Doublement affaiblie, elle n’aura
            plus lieu d’essaimer de nouveau; elle possède des alvéoles de fe­
            melles qui bientôt lui donneront une mère.
              D’ailleurs, quand on entend le chant des reines, si la ruche est
            déplacée de plus de 5 mètres, les abeilles rentrent dans les autres
            ruches, et la souche, affaiblie d’autant, n’essaime plus.
              C’est ordinairement en mai et juin, sous notre climat, que l’es­
             saimage a lieu, et le plus souvent au milieu de la journée, rare-
             mement avant neuf heures du matin ou après quatre heures de
            l’après-midi. Il dure environ six semaines, et est précédé par l’ap­
             parition de faux bourdons (on n’en voit pas au printemps, les ou­
             vrières les détruisant ou les chassant avant l’hivernage).
               Quand on s’attend à un essaimage, on prépare d’avance une
             ruche vide dans laquelle on place six ou sept cadres construits,
             ou tout au moins garnis soit de fondations, soit d’amorces. Nous
             avons vu qu’on appelle amorces les fragments de rayons qu’on
             fixe en haut et sur les côtés des cadres au moyen de cire fondue
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