Page 50 - Apiculture Moderne
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         sensible ! Mais ce qui semble réussir le mieux, c’est l’emploi de
         l’eau froide lancée au moyen d’uiîb seringue d’arrosage. Le sable
         aussi a été employé avec quelque succès ; enfin, lorsque le soleil
         brille, on fait usage quelquefois d’un miroir au moyen duquel on
        renvoie les rayons solaires sur les abeilles. Quoi qu’il en soit,
         il faut s’ingénier à recueillir l’essaim dès qu’on peut le faire. Si
         l’essaim est secondaire avec mère non fécondée, il est bon, pour
         le retenir dans la ruche, de lui donner au moins un rayon de
         couvain non operculé qu’on placera au milieu.                     I
          La loi a prévu le cas où un essaim viendrait à se poser dans
         une propriété voisine, et elle autorise son propriétaire à le récla­
         mer et s’en ressaisir, tant qu’il n’a pas cessé de le suivre : c’est
         ce qu’on appelle le droit de suite.
           Si l’essaim s’est réfugié sur un terrain non clos, le poursuivant
         a le droit d'y entrer. Si le terrain est clos, il a le droit d’en
        réclamer l’entrée, et en cas de refus le propriétaire du terrain
        est responsable du préjudice causé au propriétaire de l’essaim.
          Le droit de suite ne cesse que par l’abandon de la poursuite;
         il ne cesse pas lorsqu’elle est interrompue par un obstacle tempo­
         raire : l’arrivée de la nuit, par exemple, ou le passage d’un torrent1.
           11 arrive parfois qu’au sortir de la ruche la mère, faible ou
         infirme, tombe sur le sol ; dans ce cas, l’essaim, s’il ne la retrouve
         pas, ne tarde pas à réintégrer la ruche, et il en sera de même
         chaque fois que, pour une cause quelconque, il aura perdu sa
         mère. Quelquefois même il entre dans une ruche voisine ; mais
         alors il est généralement fort mal reçu et une bataille acharnée
         s’engage de suite. On peut d’ordinaire ramener le calme au moyen
         de la fumée.
           Il arrive parfois que des essaims se réunissent, ou se fixent
         l’un près de l’autre à la même branche; s’ils sont petits, on peut
         les recueillir ensemble, car il vaut mieux réunir les petits essaims :
         il y a avantage incontestable à former de fortes colonies; dans ce
         cas, les abeilles se chargent de se débarrasser des mères inutiles.
           Un essaim primaire pèse de 2 à 4 kilogrammes, et 1 kilogramme
         d’abeilles, au moment de l’essaimage, en contient environ dix


          1. Bacham, L'Avocat de l'apiculteur (Paris, Librairie Giard et Brière, 1894;
         in-18).
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