Page 53 - Apiculture Moderne
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            place de A, qu’on transporte au loin dans le rucher. Les abeilles
            de A, à leur retour des champs, rentreront dans B et la peuple­
            ront. La ruche B se refera une mère et on aura trois ruches au
            lieu de deux.
              Il arrive parfois, mais rarement, que B donne un essaim pri­
            maire naturel au bout de treize ou quatorze jours. On le recueille
            et, après un séjour de quarante-huit heures dans une cave, on le
            rend à sa ruche.
              M. Derosne1 conseille pour faire un essaim de prendre cinq
            ou six cadres de couvain contenant des cellules à pollen avec
            leurs abeilles, de les placer dans une ruche vide et d’ajouter trois
            ou quatre cadres de chaque côté. On bouche l’entrée de cette
            ruche avec de la toile métallique, et on la met dans une chambre
            obscure. Après un nourrissement de trois ou quatre jours, on la
            rapporte au rucher. Par ce moyen, les abeilles auront oublié
            l’ancienne ruche, et la ruche nouvelle se développera normale­
            ment.
              L’essaim artificiel offre une grande ressource lorsqu’on a besoin
            de femelles; il permet d’en obtenir autant qu’on le désire. En
            effet, nous venons de voir qu’en enlevant la mère avec quel­
            ques rayons pour en faire un essaim les abeilles devenues orphe­
            lines se font immédiatement de nouvelles mères : il est alors tout
            simple de les enlever avec les rayons qui les portent.
             Le premier essaim lui-même peut servir au bout de peu de
            temps à en faire un nouveau. L’opération renouvelée un certain
            nombre de fois donnera donc toutes les reines dont on pourra
            avoir besoin pour remplacer celles qui sont épuisées soit par la
           vieillesse ou la maladie, soit par suite d’un accident quelconque.
            « Afin que les reines élevées artificiellement soient aussi bonnes
           que celles des essaims naturels, il faut donner aux abeilles des
           œufs qui se trouvent sur les bords des rayons à peine commencés
           en construction. A cette condition les abeilles ont la possibilité de
           construire des alvéoles de mères en forme normale », dit M. Zou-
           bareff dans L'Apiculteur de décembre 1895.


             1. Derosne, Exposé sommaire de TApiculture mobiliste. (Paris, Librairie
           agricole de la Maison rustique, in-12).
                 APICULTURE.
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