Page 56 - Apiculture Moderne
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52      LES RUCHES. LES CADRES. LE RUCHER.


            Il est bon, pour conserver les ruches, de les peindre ou de les
          vernir ; mais il faut avoir soin de leur donner une teinte qui n’ab­
          sorbe pas trop les rayons du soleil : le blanc et le gris pâle sont
          les seules couleurs qui semblent convenir. Mais les vernis, s’ils
          ne sont pas durs et secs, sont attaqués par les abeilles elles-
          mêmes, qui les récoltent en guise de propolis.
            Quelques apiculteurs construisent leurs ruches avec des parois
          doubles entre lesquelles ils introduisent de la mousse, des feuilles
          sèches, des copeaux, de la laine ou toute autre matière isolante,
          dans le but de maintenir à l’intérieur une température à peu près
          constante. Cela peut avoir certains avantages, mais il en résulte
          une très forte augmentation du prix de revient. On peut arriver au
          même résultat en garnissant les parois extérieures de paillassons
          semblables à ceux qu’emploient les jardiniers.
            Si l’on veut construire ses ruches soi-même, il est indispensable
          d’avoir sous les yeux un bon modèle ; nous répétons qu’on fera
          sagement, s’il se peut, de demander les conseils de quelque
          praticien expérimenté.
            La forme des anciennes ruches avait ceci de logique, qu’elle se
          rapprochait, autant que possible, de la forme de l’essaim lui-
          même. La ruche moderne semble s’en éloigner, en ce qu’elle est à
          peu près cubique, tandis que l’essaim est toujours arrondi.
          Mais les abeilles s’en accommodent pourtant très bien. Au
          milieu de cette maison cubique ou parallélipi pcdique, la mère pond
          et donne à son nid à couvain 1 la forme arrondie. Les angles de la
          caisse et l’espace restant libre seront employés pour les provi­
          sions.
            Les ruches à cadres sont donc toutes, en principe, formées
          d’une caisse, appelée corps de la ruche, qui rappelle la forme d’un
          parallélipipède ; mais les unes peuvent s’agrandir parla superpo­
          sition de caisses appelées hausses, susceptibles, comme la ruche
          même, de recevoir des cadres, tandis que dans les autres la partie
          occupée par les abeilles est limitée par deux planches qu’on recule
          au fur et à mesure de l’addition des cadres, à droite et à gauche,


            1. On appelle nid à couvain la partie occupée par les abeilles et leur cou­
          vain. La partie occupée par les provisions s’appelle grenier à miel ou
          magasin.
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