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PHYSIOLOGIE DE L’ABEILLE. 25
Leurs pattes ne portent ni brosses ni cuillerons et leur trompe est
très courte. Ils sont dépourvus d’aiguillons et par conséquent ne
piquent pas.
Les mâles possèdent, dit Hamet, surtout au moment de l’essai
mage, une odeur assez forte qui leur sert à se faire rencontrer par
les femelles, lesquelles produisent elles-mêmes une odeur alcoo
lique rappelant celle de la mélisse lorsqu’elles sont dans la ruche,
car au moment de la fécondation elles ont une odeur toute spé
ciale.
Les males se nourrissent du miel qu’ils consomment dans la
ruche aux dépens de la colonie; leur estomac en contient à leur
sortie de la ruche et n’en contient plus à leur rentrée. Ils ne
butinent jamais; aussi sont-ils chassés et massacrés en grand
nombre par les ouvrières après l’essaimage, leur rôle étant rem
pli. De même, à l’entrée de l’hiver, où les provisions doivent être
comptées, toute bouche inutile est supprimée. M. Perez1 fait remar
quer à ce propos que les ouvrières ne tuent pas les mâles, mais
les chassent de la ruche; réduits ainsi à leurs propres ressources,
ils ne tardent pas à mourir de faim et de froid.
Le nombre des mâles est, au maximum, de quelques centaines
par ruche.'
5. Rayons et Cellules.
Nous avons vu que les ouvrières seules travaillent. Suivant leur
■âge, les unes sont nourrices, d’autres butineuses, et d’autres
enfin cirières.
Ce sont ces dernières qui construisent les rayons ou gâteaux,
appelés aussi brèches dans certaines localités, et dont le double
but est de contenir le miel et de servir de berceau à la nombreuse
couvée.
Chacun connaît ces rayons fabriqués avec la cire sécrétée par
l’abdomen des abeilles. Ils sont formés de cellules ou alvéoles
appartenant à plusieurs types. Une fois l’emplacement choisi, une
abeille y dépose une parcelle de cire, une autre lui succède, et
ainsi de suite, jusqu’à ce qu’une masse assez volumineuse soit
1. J. Pérez, professeur à la Faculté des sciences de Bordeaux, Les Abeilles
(Paris, Hachette, 1889 ; in-12).