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PHYSIOLOGIE DE L’ABEILLE.               23

              On sait que le nombre des ouvrières dans chaque ruche est
             assez considérable : il atteint et dépasse même souvent quarante
             mille.
                       3.  D’Abeille femelle on reine.

               La femelle ou mère, que les anciens appelaient roi et qu’on
                                    nm,                          pav
              la forme allongée de son abdomen. Ses ailes paraissent plus
              courtes; ses pattes postérieures, ne possédant ni brosses ni cuil-
              lerons, ne sont pas organisées pour la récolte du pollen ; sa
              trompe, en quelque sorte raccourcie, ne lui sert qu’à se nourrir
              dans la ruche; ses mandibules sont également moins développées.
              C’est Swainmerdam, anatomiste hollandais du xvne siècle, qui, le
               premier, a reconnu son véritable sexe.
                La femelle possède un aiguillon, mais il est recourbé et inca­
               pable de percer la peau de l’homme ; elle n’en fait usage que pour
              tuer ses rivales, en l’introduisant, disent quelques auteurs, dans
              une des ouvertures respiratoires ou stigmates situées à la base de
               l’abdomen, afin d’y injecter son venin.
                 Elle ne sort généralement qu’une seule fois de la ruche pour la
               fécondation, ordinairement le septième jour après son éclosion.
               Cette fécondation unique a lieu dans les airs; elle suffit pour assu­
               rer la fécondité d’une ponte qui se prolongera pendant plusieurs
               années. Il arrive parfois que, pendant cette sortie, la femelle
               s’égare et ne reparaît pas. La ruche, devenue orpheline, doit
               alors recevoir une nouvelle mère; nous reviendrons, plus loin, sur
               ce sujet. Si la fécondation n’a pas eu lieu dans les premières
               semaines qui suivent l’éclosion, elle ne se produit plus jamais.
               Pendant les dix premiers mois, la femelle ne pond guère que des
               œufs d’ouvrières; ce n’est que vers l’été de la seconde année
               qu’elle commence à déposer dans les cellules des œufs de mâles
               et de femelles. Devenue vieille, elle ne pond plus que des œufs de
               mâles; c’est pour cela qu’on ne la conserve guère que trois ans,
               au bout desquels elle devient bourdonneuse.
                 Les femelles non fécondées ne pondent que des œufs de mâles.
               La faculté que possèdent quelquefois des femelles vierges, chez
               certains insectes, de pondre des œufs féconds, porte scientifique­
               ment le nom te parthénogenèse.
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