Page 28 - Apiculture Moderne
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24 PHYSIOLOGIE DE L’ABEILLE.
La parthénogenèse a été contestée par divers auteurs; mais,
depuis les recherches de Dzierzon, le fait a été prouvé par de
nombreuses observations anatomiques. Celles de deux autres na
turalistes allemands, Siebold etLeuckart, entre autres, ne peuvent
laisser aucun doute.
Le nombre des œufs pondus par une seule femelle peut s’élever
à trois ou quatre mille par jour. Il est proportionné à la quantité
de nourriture consommée. Suivant le professeur américain J. Cook,
le poids de ces œufs dépasse celui de l’abeille même. En effet,
d’après les observations de ce savant, une abeille femelle pèse
0 gr. 22, et trois mille œufs pèsent 0 gr. 39, soit une différence
de 0 gr. 17.
Au retour de la belle saison, la ponte atteint son maximum ;
c’est ce qu’on appelle la grande ponte.
Les œufs pondus par la femelle s’élèvent au moins à cent mille
par an, et peuvent même, suivant Hamet *, atteindre le nombre de
cinq cent mille! L’abeille douée d’une telle fécondité mérite donc
le nom de « mère » qu’on lui donne généralement, beaucoup
mieux que celui de « reine », qui tend justement à disparaître.
Nous avons dit qu’il n’y a qu’une femelle par ruche; exception
nellement, pourtant, on en a observé deux au moment de l’essai
mage : l’une devant partir avec l’essaim, l’autre continuant la
ponte dans la ruche. Qn a pu voir aussi, dans une même ruche,
deux mères vivant en bonne intelligence et pondant chacune de
son côté. Mais il faut ajouter que ces cas sont fort rares. Dans
une grande ruche les mères se renouvellent naturellement tous
les ans, de sorte qu’on en peut voir deux et même plusieurs dans
la même ruche à une certaine époque de l’année.
4. L’Abeille mâle.
Les mâles ou faux bourdons sont plus gros que les ouvrières.
Leur tête est très reconnaissable aux deux énormes yeux à
facettes qui sont développés au point de se réunir sur le milieu.
1. Hamet, Cours complet d'Apiculture (Paris, 7e édition, revue par Sevalle,