Page 114 - Apiculture Moderne
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110 MALADIES DES ABEILLES.
400 grammes d’alcool, qu’on verse dans de l’eau distillée à raison
d’une goutte par gramme d’eau. Ce traitement, indiqué par
M. Hilbert, apiculteur polonais, doit être renouvelé plusieurs
lois; le même auteur a préconisé aussi les fumigations d’acide
salicylique, mais ce procédé nécessite un instrument spécial, le
fumigateur. On peut employer aussi l’acide phénique, lenaphtol,
le thymol, la créoline, le camphre, la naphtaline, l’essence d’eu
calyptus et surtout l’acide formique. En 1893, un cas de loque se
déclara au rucher du Luxembourg. La ruche atteinte avait reçu
un essaim d’abeilles italiennes; elle fut de suite traitée par la
naphtaline, dont on plaça simplement des boules sur le plateau
de la ruche après nettoyage complet et enlèvement des parties
attaquées. Peu de temps après, toute trace de mal avait disparu.
Mais souvent la maladie (qui présente d’ailleurs deux périodes
assez distinctes, dont la seconde est toujours très grave) résiste à
tous les traitements, ce qui justifie le conseil radical de la des
truction pure et simple des ruches atteintes.
La loque semble avoir pour causes le refroidissement de la
température et l’insuffisance de la nourriture. Quand elle a existé
dans une localité, il est prudent de n'y plus établir de ruchers,
car on la voit fréquemment reparaître, même après une longue
période de temps.
Chose curieuse, les abeilles, qui d’ordinaire expulsent de la
ruche le couvain mort d’accident ou défectueux, ne touchent
jamais au couvain loqueux; mais on reconnaît vite qu’une ruche
est loqueuse aux larves mortes et décomposées dans les alvéoles,
et si la maladie a gagné le couvain operculé, l’opercule est affaissé
et crevé.
Le couvain se dessèche quelquefois; cette maladie ne paraît pas
bien connue ; en tout cas les abeilles se chargent elles-mêmes
d’enlever les nymphes desséchées.
Les abeilles semblent parfois atteintes de vertige; on les voit
courir et tourner sur elles-mêmes. Cette maladie a été attribuée
au miel de certaines plantes, du chanvre, par exemple, car il
paraît bien établi que quelques-unes fournissent un miel ayant
des propriétés narcotiques très accentuées.
Hamet a décrit sous le nom de narcotisme une maladie dans