Page 117 - Apiculture Moderne
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ENNEMIS DES ABEILLES.                 113

          cire; elle perce les gâteaux en tous sens, et se construit des ga­
          leries, sortes de tuyaux en soie dans lesquels elle incorpore des
          grains de cire, voire même ses excréments.,Elle y est à l’abri des
          piqûres des abeilles, et ne sort ordinairement que la tête et le
          premier anneau du corps pour ronger les alvéoles. Cette tête est
          fortement cornée. Les gâteaux sillonnés par ses galeries s’effon­
          drent, et le couvain meurt écrasé ou englué dans le miel et les
          débris de rayons. Lorsqu’elles ont atteint
          leur complet développement, les chenilles
          de fausse teigne filent des cocons (fig. 119)
          qu’elles accolent en paquets. Bientôt les
          papillons vont éclore plus nombreux, pour
          continuer sur une plus large échelle l’œu­
          vre de dévastation, et plusieurs généra­
          tions se succèdent ainsi dans l’année.
            Les colonies fortes se défendent et arri­
          vent parfois à chasser ce redoutable
          ennemi ; mais malheur aux populations
          faibles ! Il faut donc intervenir rapide­
          ment, enlever les rayons attaqués et les
          brûler. Si les œufs qu'ils contiennent n’é­
          taient, pas détruits, on pourrait s’attendre
          à les voir éclore partout où les débris   Fig. 119. — Cocons
                                                   de fausse teigne.
          contaminés seraient transportés.
            La créoline s’emploie pour la destruction de la chenille. On
          attire les papillons, qui sont nocturnes, en déposant des lumières
          dans des vases contenant de l’eau et de l’huile. Le soir les papillons
                        y viennent : on les chasse au filet ou on les laisse
                        tomber d’eux-mêmes dans le vase. Le cidre, dit-
                        on, les attire, et ils s’y noient en grand nombre.
                 120.     La fausse teigne a, elle aussi, un ennemi na­
            Achræa grisella.
                        turel, Veuphemus cereanus, petit hyménoptère
          qui pond sur sa chenille, laquelle peut contenir une cinquantaine
          de larves de ce parasite. Un autre papillon, de taille plus petite,
          Vaçhræa grisella ou alvearia, (jig. 120), vit également chez les
          abeilles; mais il est moins nuisible. L’hiver on trouve dans les
          ruches des chenilles de ces deux espèces engourdies; elles se
          réveillent au printemps pour continuer leurs ravages.
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