Page 113 - Apiculture Moderne
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MALADIES DES ABEILLES 109
certaine analogie avec la flacherie, qui décime souvent les vers à
soie dans les magnaneries, et s’observe d’ailleurs aussi sur un
grand nombre de larves et de chenilles. Elle est occasionnée par
un microbe, la bactérie de la loque {bdcillus alvei), formée de bâ
tonnets ayant quelques millièmes de millimètres de long 116).
Susceptibles de se segmenter, très mo
biles quand ils sont jeunes, ils devien
nent immobiles, et à leur intérieur se
forment des spores capables de résister
sans mourir aux changements de tempé
rature, à la dessiccation ou à la priva
tion d’air, et pouvant, par leur dissé
mination, porter la maladie partout.
La loque est contagieuse : elle atteint
d’abord le couvain, puis les abeilles, et se communique ensuite
aux ruches voisines. Cette maladie
débute ordinairement par une
ruche où le couvain, pour une
cause quelconque, soit faiblesse
de la colonie, soit disproportion
entre la ponte et la population, a
été abandonné. Il meurt et ne
tarde pas à pourrir en répandant
une odeur de viande gâtée. Ce n’est
certainement pas cette décompo
sition du couvain qui engendre la
maladie ; mais si le bacille a été
/ Fig. 116.— Bacille de la loque. introduit dans le rucher, il trou
/a. Bâtonnets simples. verai à un milieu des plus favorable,
b. Bâtonnets plus âgés contenant des spores.
et s’y développera de préférence.
Cette maladie nécessite une désinfection complète des ruches
atteintes, qu’on devra de suite éloigner du rucher. Après avoir
transporté les abeilles de cette ruche dans une autre, on y brûlera
du soufre et on en lavera toutes les parties avec une solution
d’acide sulfurique au dixième ; les abeilles malades recevront un
mélange de miel avec un peu de fleur de soufre.
On peut aussi arroser les rayons, la ruche et les abeilles avec
un liquide composé de 50 grammes d’acide salicylique et