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MALADIES DES ABEILLES                 109

            certaine analogie avec la flacherie, qui décime souvent les vers à
            soie dans les magnaneries, et s’observe d’ailleurs aussi sur un
            grand nombre de larves et de chenilles. Elle est occasionnée par
            un microbe, la bactérie de la loque {bdcillus alvei), formée de bâ­
            tonnets ayant quelques millièmes de millimètres de long 116).
            Susceptibles de se segmenter, très mo­
            biles quand ils sont jeunes, ils devien­
            nent immobiles, et à leur intérieur se
            forment des spores capables de résister
            sans mourir aux changements de tempé­
            rature, à la dessiccation ou à la priva­
            tion d’air, et pouvant, par leur dissé­
            mination, porter la maladie partout.
              La loque est contagieuse : elle atteint
            d’abord le couvain, puis les abeilles, et se communique ensuite
                                       aux ruches voisines. Cette maladie
                                       débute ordinairement par une
                                       ruche où le couvain, pour une
                                       cause quelconque, soit faiblesse
                                       de la colonie, soit disproportion
                                       entre la ponte et la population, a
                                       été abandonné. Il meurt et ne
                                       tarde pas à pourrir en répandant
                                       une odeur de viande gâtée. Ce n’est
                                       certainement pas cette décompo­
                                       sition du couvain qui engendre la
                                       maladie ; mais si le bacille a été
             / Fig. 116.— Bacille de la loque.  introduit dans le rucher, il trou­
            /a. Bâtonnets simples.     verai à un milieu des plus favorable,
             b. Bâtonnets plus âgés contenant des spores.
                                       et s’y développera de préférence.
              Cette maladie nécessite une désinfection complète des ruches
            atteintes, qu’on devra de suite éloigner du rucher. Après avoir
            transporté les abeilles de cette ruche dans une autre, on y brûlera
            du soufre et on en lavera toutes les parties avec une solution
            d’acide sulfurique au dixième ; les abeilles malades recevront un
            mélange de miel avec un peu de fleur de soufre.
              On peut aussi arroser les rayons, la ruche et les abeilles avec
            un liquide composé de 50 grammes d’acide salicylique et
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