Page 110 - Apiculture Moderne
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106            CONDUITE DU RUCHER.

         laquelle on a introduit des rayons à couvain. On sépare la hausse
         et la ruche par une tôle perforée qu’on enlève dès qu’une jeune
         mère est née dans la partie du haut. Cette nouvelle éclose, plus
        vigoureuse que la vieille reine, se chargera de la détruire.
           Quand une ruche contient des alvéoles de mères operculés, on
         peut essayer d’y introduire une nouvelle mère en la plaçant dans
         la ruche après l’avoir roulée dans du miel (l’ancienne ayant été
         préalablement enlevée). Elle aura chance d’être acceptée, et dans
         ce cas les jeunes mères seront tuées à leur éclosion. On peut
         encore arroser la ruche avec du sirop aromatisé, y prendre un ou
         deux cadres dont on brosse les abeilles devant l’entrée en leur
         ajoutant une mère élevée en ruchete, et après les avoir arrosées du
         même sirop. Elles rentrent avec cette mère qui est acceptée.
           Dans toutes ces opérations, il faut saisir les mères avec beau­
         coup de précautions. Le mieux est de les prendre délicatement par
         les ailes, sans crainte de l’aiguillon, puisqu’elles ne piquent pas.
          On les introduit dans la cage, que l’on a frottée de miel pour
         qu’elles puissent se nourrir.
          Si une mère devait être gardée quelques jours avant son intro­
         duction dans une ruche, il faudrait la renfermer avec quelques
         ouvrières dans une cage enduite de miel, et la placer dans une
         chambre bien chaude. Il est bon de rappeler ici que dans la
         nature le renouvellement doit se faire tous les ans. Ce qui fait
         qu’aujourd’hui, dans bien des cas, les apiculteurs abandonnent à
         la nature même ce renouvellement.

                            12.  Hivernage.

           Avant l’hiver, on peut enlever toutes les hausses et réduire les
         ruches Layens à une dizaine de cadres. On profitera du moment
         pour enlever encore une fois les rayons défectueux et ceux à
         alvéoles de mâles.
           Les cadres seront recouverts de couvertures ou de coussins, pour
         bien conserver la chaleur. La balle d’avoine est pour cela d’un
         bon usage : elle conserve bien la chaleur sans arrêter l’humidité,
         comme le ferait une toile peinte ou une toile cirée; en hiver, l’eau
         condensée aurait de grands inconvénients pour les abeilles.
           Entre les cadres et la couverture, ou le coussin, on laissera un
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