Page 109 - Apiculture Moderne
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CONDUITE DU RUCHER.                  105

             enlever. Elle se tient généralement sur l’un de ceux du milieu.
             Dès qu’on l’a trouvée, on l’enferme dans une cage en toile métal­
             lique (Jlg. 114), que l’on place entre deux rayons contenant du
             miel et du couvain. Cette cage est ordinairement formée d’un simple
             tube en toile métallique fermé à chaque bout par un bouchon.
               Au bout de vingt-quatre heures, on substitue la nouvelle mère à
             l’ancienne dans la même cage, que l’on graisse de   a
             miel pour que cette mère puisse se nourrir.
               La cage sera ensuite remise à la même place,
             où on la laissera quarante-huit heures ; mais
             auparavant on aura eu soin de rechercher et d’en­
             lever tous les alvéoles de mères. Quand on ouvrira
             de nouveau la ruche, on enlèvera un des bou­
             chons de la cage et on le remplacera par un autre
             formé de cire et de miel pétris ensemble.
               Les abeilles ne tarderont pas à venir sucer ce
             bouchon, et, en le rongeant, elles délivreront la
             mère, qui se trouvera de suite sur le couvain.
               Si, au moment de faire cette substitution de
             bouchon, on voyait les abeilles s’acharner après la
             cage, c’est que très probablement il resterait des
                                                         a. Ouverture fermée
             alvéoles de mères dans la ruche; il faudrait l'es   de la cage.
             rechercher pour les détruire, et attendre de nouveau quarante-
             huit heures avant de libérer la mère. On peut aussi, comme le
             conseille M. Weber, placer la nouvelle mère pendant quelques
             heures au-dessus du trou nourrisseur (après l’avoir mise en cage,
             bien entendu) ; on introduit ensuite la cage à la place de celle qui
             contient la vieille mère, et comme elle a ainsi déjà pris l’odeur de
             la ruche, elle est moins exposée à être tuée : il paraît certain que
             l’odorat joue un grand rôle chez les abeilles, et que c’est à l’odeur
             seulement que celles d’une même ruche se reconnaissent entre
             elles.
               Si la colonie ne contenait pas de couvain au moment d’opérer
             un changement de mère, il faudrait lui en donner qui soit oper­
             culé. Les jeunes abeilles qui en sortiront seront toujours, mieux
             que les vieilles, disposées à accepter la nouvelle mère.
               Nous indiquerons encore un moyen d’opérer une mutation de
             femelle. Il consiste à superposer à une ruche une hausse dans
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