Page 112 - Apiculture Moderne
P. 112

108           MALADIES DES'ABEILLES.



                             CHAPITRE X


                   MALADIES DES ABEILLES

            « La plupart des maladies des abeilles, dit Hamet, viennent de
         l’incurie de l’apiculteur. » La vérité est que, dans un rucher bien
         soigné, elles sont rares.
           La plus fréquente est la dysenterie, qui se manifeste le plus
         souvent à la suite de l’hivernage ; elle a sans doute pour cause
         l’alimentation forcée de l’abeille qui, pendant les froids, doit pro­
         duire une grande quantité de chaleur; le manque d’air doit être
         aussi une cause prédisposante, surtout par des temps humides. On
         s’en aperçoit aux déjections que les abeilles répandent au dehors
         à leurs premières sorties, et même dans la ruche. Comme remède,
         on ne peut guère faire autre chose que de donner de bon miel
          tiède aux abeilles, mais il est indispensable de nettoyer complè­
         tement la ruche et de l’aérer largement. Le lavage à l’acide sali-
         cylique peut se préparer ainsi : Solution d’acide salicylique,
         30 grammes; borax, 30 grammes; eau, 2 litres.
           Dans la crainte d’une contagion, nous ne conseillerons pas,
         comme le font certains auteurs, de réunir à d’autres les abeilles
         dysentériques.
           La constipation, maladie opposée pour ainsi dire à la dysenterie,
         s’observe ordinairement à la suite d’un abaissement rapide de
         température. Nous ne sommes pas d’avis non plus de réunir à
         d’autres les abeilles constipées, et la simple observation semble
         bien nous donner raison. En effet, dans tous les ruchers, on ren­
         contre des individus isolément atteints de dysenterie ou de consti­
         pation ; il en meurt fréquemment, et l’on voit alors les abeilles
         se hâter de les sortir et de les rejeter au loin. Ne craignent-elles
         pas, avec leur instinct inné, cette contagion, que l’on favoriserait
         sûrement en introduisant des insectes malades dans les colonies
         saines?
           Une autre maladie, la plus redoutable peut-être, c’est la loque
         ou pourriture du couvain {fig. 115). Elle paraît présenter une
   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117