Page 660 - Les merveilles de l'industrie T1
P. 660

656                  MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

               jours y compris le sel de la boulangerie.    M. Milne-Edwards a fait les mêmes re­
               Enfin, M. Milne-Edwards a constaté qu’à l’é­  cherches pour l’Ecosse.
               cole de charité de Norwood, près de Lon­     D’après les relevés des registres de la pri­
               dres, la part de chaque enfant est d’environ   son de Glascow, la consommation réelle de
               4 kilogrammes 800 grammes par an.         chaque individu n’a pas dépassé 8 kilogram­
                 11 résulte de tous ces chiffres que la quan­  mes et demi par homme.
               tité de sel employée pour l’alimentation de   Dans les maisons de refuge d’Edimbourg,
               l’homme est un peu plus forte en Angleterre  où la population se compose d’adultes des
                                                         deux sexes, la consommation était de 5 ki­
                                                         logrammes 35 grammes, pour la table, les
                                                         aliments et le pain. Dans la grande école de
                                                         garçons, fondée à Edimbourg par Hériot, la
                                                         consommation par élève est de 6 kilogram­
                                                         mes 100 grammes, tout compris.
                                                            Le résultat de ces évaluations est que la
                                                         ration moyenne du sel pour les habitants
                                                         d’Ecosse peut être évaluée à 6 kilogrammes
                                                         et demi.
                                                           Quant à l’Irlande, la consommation du sel
                                                         paraît être moins grande qu’en Écosse,
                                                         mais un peu plus élevée qu’en Angleterre.
                                                         Ainsi, dans les maisons de refuge de Dublin
                                                         et de Cork, on consommait, en 1846, envi­
                                                         ron 7 kilogrammes de sel par individu
                                                         adulte. Pour les enfants la quantité est moin­
                                                         dre, comme d’ordinaire.
                                                           M. Milne-Edwards croit être très-rap-
                                                         proché de la vérité, en estimant que la
                         Fig. 386. — Milne-Edwards.      moyenne générale de la consommation du
                                                         sel en Irlande, est de 6 kilogrammes par
               qu’en France; mais la différence est loin   habitant.
               d’être aussi considérable que l’avaient sup­  On voit que dans la Grande-Bretagne, la
               posé quelques économistes. Effectivement   consommation du sel dépasse, d’une manière
               M. Milne-Edwards admet qu’en Angleterre   sensible, celle de la France. M. Milne-Ed­
               la ration annuelle d’un homme adulte ne   wards explique cet excédant de consomma­
               dépasse pas, terme moyen, 8 kilogrammes,   tion par un gaspillage, qui tien taux habitudes
               celle d’une femme adulte 6 kilogrammes et   de la table en Angleterre, et par l’usage
               celle d’un enfant âgé de moins de 17 ans   qui existe dans les cuisines, d’employer le
               i kilogrammes.                            sel marin pour récurer les ustensiles de cui­
                 En résumé, et d’après toutes les données   vre, et pour aviver le feu de braise dont on
               recueillies par M. Milne-Edwards, la con­  se sert pour cuire la viande. En France, les
               sommation humaine serait pour l’Angle­    aliments sont, d’ordinaire, convenablement
               terre. et en ne tenant compte ni de l’àge,   salés avant d’être servis, et la salière n’est
               ni des sexes, terme moyen, d’environ 5 kilo­  jamais d’un grand usage. Les cuisiniers an­
               grammes 500 grammes par individu.         glais, au contraire, salent fort peu les ali­
   655   656   657   658   659   660   661   662   663   664   665